vendredi 14 novembre 2014

Sommet de la francophonie et meeting du 21 : quelle conciliation intelligente ?


Depuis quelques jours notre pays est tenu pour ne pas dire retenu par un débat on ne plus indigne de son rang. Une opposition qui veut légitimement exercer un droit constitutionnellement garanti (articles 7 et suivant) et un pouvoir le lui interdisant sous prétexte d’un éventuel trouble à l’ordre public hautement fragile à quelques encablures du sommet de la francophonie. Est-il opportun voire pertinent de rappeler ce dont le monde entier est convaincu ?

 Le Sénégal est, sans conteste, une démocratie majeure dans une Afrique caractérisée, surtout par ces temps qui courent ; la révolte « intègre » de l’immortel Thomas SANKARA, par des épisodes déshonorants de ce berceau des civilisations tant chanté par l’illustre Cheikh Anta DIOP. Au moment où les pseudo-démocraties et/ou les démocraties embryonnaires s’émancipent, il n’est guère acceptable que certains acquis pour le moins minimes soient remis en cause. Un célèbre député français ne défendait-il pas « qu’en démocratie, il est interdit d’interdire ». C’est un secret de polichinelle qu’en matière de libertés publiques, L’INTERDICTION EST L’EXCEPTION !

La démocratie n’étant pas de l’ordre du donné mais de l’ordre du construit, il est impératif de s’inspirer des jurisprudences même rares de nos jeunes Etats. L’exemple peut bel et bien venir d’ici c'est-à-dire de chez nous. Dans une période relativement récente, l’une de nos plus prestigieuses institutions judiciaires – la Cour Suprême ; section administrative – a rendu un arrêt plein d’enseignements pour ceux d’entre les sénégalais qui sont épris de valeurs républicaines et du sens élevé de la démocratie. A l’analyse du contenu de la décision du 13 octobre 2011, il échoit  de se convaincre du mal fondé de l’interdiction du meeting de l’opposition prévu le 21 novembre prochain (le sommet de la francophonie se tient les 29, 30 du même mois).

L’esprit républicain recommande un alignement sur la Cour précitée, quand cette dernière défend substantiellement que « Les libertés publiques sont permanentes et ne sauraient être tributaires d’un évènement ponctuel qui entre dans un programme gouvernemental… Le simple FESMAN ne saurait ….. compromettre l’exercice de telles libertés. Le rassemblement envisagé, circonscrit dans le temps et dans l’espace ne nécessite pas un encadrement au dessus des possibilités des forces de sécurité…. L’autorité administrative doit concilier l’exercice de ce pouvoir et le respect de la liberté de réunion »      

Une santé démocratique honorable cohabitant avec une pandémie de totalitarisme/autoritarisme, des citoyens d’une maturité avérée et prouvée, des forces de sécurité et de défense qualitativement et quantitativement appréciables, une justice enviable et enfin un cadre législatif et règlementaire presque totalement consensuel doivent concourir à un compromis d’élégance républicaine dans l’exercice des libertés pour sauver, encore ce qui peut l’être, les quelques îlots de démocratie dans une Afrique qui offre le spectacle désolant de coups d’Etat, de guerres civiles, d’enlèvements irrationnels et de révolutions hésitantes et téléguidées par UNE MAIN ETRANGERE !!!

Ceux qui désirent se réunir doivent pouvoir le faire et le sommet en vue de s’en portera que mieux !!!

 

 

 

Elimane Abdoul FALL

Professeur au lycée Blaise Diagne

Président du mouvement PELLITAL

fallelimane@gmail.com

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