Depuis quelques jours notre pays est tenu pour ne pas dire retenu par un débat on ne plus indigne de son rang. Une opposition qui veut légitimement exercer un droit constitutionnellement garanti (articles 7 et suivant) et un pouvoir le lui interdisant sous prétexte d’un éventuel trouble à l’ordre public hautement fragile à quelques encablures du sommet de la francophonie. Est-il opportun voire pertinent de rappeler ce dont le monde entier est convaincu ?
Le Sénégal est, sans conteste, une démocratie
majeure dans une Afrique caractérisée, surtout par ces temps qui courent ;
la révolte « intègre » de l’immortel Thomas SANKARA, par des épisodes
déshonorants de ce berceau des civilisations tant chanté par l’illustre Cheikh
Anta DIOP. Au moment où les pseudo-démocraties et/ou les démocraties
embryonnaires s’émancipent, il n’est guère acceptable que certains acquis pour
le moins minimes soient remis en cause. Un célèbre député français ne
défendait-il pas « qu’en démocratie, il est interdit d’interdire ». C’est
un secret de polichinelle qu’en matière de libertés publiques, L’INTERDICTION
EST L’EXCEPTION !
La démocratie n’étant
pas de l’ordre du donné mais de l’ordre du construit, il est impératif de
s’inspirer des jurisprudences même rares de nos jeunes Etats. L’exemple peut
bel et bien venir d’ici c'est-à-dire de chez nous. Dans une période
relativement récente, l’une de nos plus prestigieuses institutions judiciaires
– la Cour Suprême ; section administrative – a rendu un arrêt plein
d’enseignements pour ceux d’entre les sénégalais qui sont épris de valeurs
républicaines et du sens élevé de la démocratie. A l’analyse du contenu de la
décision du 13 octobre 2011, il échoit de se convaincre du mal fondé de
l’interdiction du meeting de l’opposition prévu le 21 novembre prochain (le
sommet de la francophonie se tient les 29, 30 du même mois).
L’esprit républicain
recommande un alignement sur la Cour précitée, quand cette dernière défend
substantiellement que « Les libertés publiques sont permanentes et ne
sauraient être tributaires d’un évènement ponctuel qui entre dans un programme
gouvernemental… Le simple FESMAN ne saurait ….. compromettre l’exercice de
telles libertés. Le rassemblement envisagé, circonscrit dans le temps et dans
l’espace ne nécessite pas un encadrement au dessus des possibilités des forces
de sécurité…. L’autorité administrative doit concilier l’exercice de ce pouvoir
et le respect de la liberté de réunion »
Une santé
démocratique honorable cohabitant avec une pandémie de
totalitarisme/autoritarisme, des citoyens d’une maturité avérée et prouvée, des
forces de sécurité et de défense qualitativement et quantitativement
appréciables, une justice enviable et enfin un cadre législatif et
règlementaire presque totalement consensuel doivent concourir à un compromis
d’élégance républicaine dans l’exercice des libertés pour sauver, encore ce qui
peut l’être, les quelques îlots de démocratie dans une Afrique qui offre le
spectacle désolant de coups d’Etat, de guerres civiles, d’enlèvements
irrationnels et de révolutions hésitantes et téléguidées par UNE MAIN
ETRANGERE !!!
Ceux
qui désirent se réunir doivent pouvoir le faire et le sommet en vue de s’en
portera que mieux !!!
Elimane
Abdoul FALL
Professeur
au lycée Blaise Diagne
Président
du mouvement PELLITAL
fallelimane@gmail.com
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