samedi 1 novembre 2014

LA GALÈRE DES POPULATIONS DE LA VALLÉE :MANQUE D’INFRASTRUCTURES, D’ÉLECTRICITÉ, CHÔMAGE DES JEUNES



 

Au-delà de l’accueil chaleureux réservé au président de la République durant sa tournée économique, certaines populations de la vallée vivent un véritable calvaire. Celui-ci a pour noms : manque d’infrastructure, d’électricité, chômage des jeunes.
Vu de loin, le paysage du village de boundou séduit de par sa verdure. Des champs de riz verdoyants à perte de vue s’étendent le long du trajet de cette commune de Goudom à quelques kilomètres de Saint-Louis. Nous sommes à l’une des étapes de la tournée économique du chef de l’Etat dans la vallée du fleuve.
Dans ce bled, l’agriculture est la principale activité des populations notamment la culture du riz. Chaque famille dispose d’un lopin de terre et vit de ses récoltes. Si la moisson a été bonne dans ce village, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt de boundou.
Car, cette localité manque de tout. Dépourvu d’infrastructures sociales de base, ce hameau qui se distingue par des chaumières semble coupé du reste du monde. Une situation que dénonce Moussa Diop, président du GIE, Touba ville. Vous l’avez constaté de vous-même, indique-il.
Nous n’avons pas de piste de production pour commercialiser le riz que nous cultivons. Nous n’avons pas de poste de santé. Pour accoucher, nos femmes sont obligées de prendre la charrette pour se rendre à Goudom faute d’ambulance.
Son ami Yari Diop, lui, est plutôt révolté par le comportement des autorités qui, selon lui, ont bitumé la route qui traverse le village à la veille de l’arrivée du président. Cela fait des années que cette route est devenue impraticable. Cela montre qu’ils n’ont aucun respect pour les populations, fulmine ce militant de l’APR.
Autre endroit, même difficulté. Sanar, un village situé dans la commune de Gandon souffre aussi de son manque d’infrastructure. Pas d’hôpital ni de lycée. Pour accoucher, les femmes sont obligées de se rendre à l’hôpital de Saint-Louis, informe Mary Sow, une habitante de la localité. Ce n’est pas tout.
Ces populations déplorent aussi un manque d’électricité dans le village de Goudom peulh. Ce qui n’est pas sans conséquence. Les enfants n’arrivent pas réviser leurs leçons à cause de la pénombre. Nous sommes au 21e siècle, et on continue d’utiliser encore les lampes à pétrole, se plaint Coumba Sow, une jeune fille du village.
Ce calvaire aurait pu être atténué si les populations goudomoises avaient profité, peut-être, des retombées de l’université Gaston Berger, l’unique infrastructure majeure dans la zone. Malheureusement, regrette Coumba, aucun jeune du village ne travaille dans cette université.
Tous ceux qui y travaillent sont des étrangers. Or, rappelle Baye Diop, Gaston Berger est construit sur (leur) propre terre. D’où son appel à une discrimination positive. Une requête que la mairesse de la commune de Gandon, Khoudia Mbaye, traite avec prudence.
il ne faut pas que quelqu’un puisse considérer un autre comme un étranger. Sinon à Dakar, moi-même je pouvais être considérée comme une étrangère. Ce qui n’est pas le cas, dit Mme Mbaye. Pour elle, ce discours ne peut prospérer au nom de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest-africain.
Toutefois, elle a annoncé la tenue prochaine d’un forum qui, dit-elle, réunira toutes les ressources humaines de la commune pour proposer les solutions. Nous ne pouvons pas tout régler, mais la priorité sera accordée à la question de l’eau potable, à l’électricité, au désenclavement, énumère-t-elle.
 
Daouda Gbaya  |   Publication 31/10/2014
 
Daouda Gbaya  |   Publication 31/10/2014
 
 

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