Au-delà de l’accueil chaleureux réservé au président de la République
durant sa tournée économique, certaines populations de la vallée vivent un
véritable calvaire. Celui-ci a pour noms : manque d’infrastructure,
d’électricité, chômage des jeunes.
Vu de loin, le paysage du village de boundou séduit de
par sa verdure. Des champs de riz verdoyants à perte de vue s’étendent le long
du trajet de cette commune de Goudom à quelques kilomètres de Saint-Louis. Nous
sommes à l’une des étapes de la tournée économique du chef de l’Etat dans la
vallée du fleuve.
Dans ce bled, l’agriculture est la principale activité
des populations notamment la culture du riz. Chaque famille dispose d’un lopin
de terre et vit de ses récoltes. Si la moisson a été bonne dans ce village, ce
n’est que l’arbre qui cache la forêt de boundou.
Car, cette localité manque de tout. Dépourvu
d’infrastructures sociales de base, ce hameau qui se distingue par des
chaumières semble coupé du reste du monde. Une situation que dénonce Moussa
Diop, président du GIE, Touba ville. Vous l’avez constaté de vous-même,
indique-il.
Nous n’avons pas de piste de production pour
commercialiser le riz que nous cultivons. Nous n’avons pas de poste de santé.
Pour accoucher, nos femmes sont obligées de prendre la charrette pour se rendre
à Goudom faute d’ambulance.
Son ami Yari Diop, lui, est plutôt révolté par le
comportement des autorités qui, selon lui, ont bitumé la route qui traverse le
village à la veille de l’arrivée du président. Cela fait des années que cette
route est devenue impraticable. Cela montre qu’ils n’ont aucun respect pour les
populations, fulmine ce militant de l’APR.
Autre endroit, même difficulté. Sanar, un village
situé dans la commune de Gandon souffre aussi de son manque d’infrastructure.
Pas d’hôpital ni de lycée. Pour accoucher, les femmes sont obligées de se
rendre à l’hôpital de Saint-Louis, informe Mary Sow, une habitante de la
localité. Ce n’est pas tout.
Ces populations déplorent aussi un manque
d’électricité dans le village de Goudom peulh. Ce qui n’est pas sans
conséquence. Les enfants n’arrivent pas réviser leurs leçons à cause de la
pénombre. Nous sommes au 21e siècle, et on continue d’utiliser encore les
lampes à pétrole, se plaint Coumba Sow, une jeune fille du village.
Ce calvaire aurait pu être atténué si les populations
goudomoises avaient profité, peut-être, des retombées de l’université Gaston
Berger, l’unique infrastructure majeure dans la zone. Malheureusement, regrette
Coumba, aucun jeune du village ne travaille dans cette université.
Tous ceux qui y travaillent sont des étrangers. Or,
rappelle Baye Diop, Gaston Berger est construit sur (leur) propre terre. D’où
son appel à une discrimination positive. Une requête que la mairesse de la
commune de Gandon, Khoudia Mbaye, traite avec prudence.
il ne faut pas que quelqu’un puisse considérer un
autre comme un étranger. Sinon à Dakar, moi-même je pouvais être considérée
comme une étrangère. Ce qui n’est pas le cas, dit Mme Mbaye. Pour elle, ce
discours ne peut prospérer au nom de la libre circulation des personnes et des
biens dans l’espace ouest-africain.
Toutefois, elle a annoncé la tenue prochaine d’un
forum qui, dit-elle, réunira toutes les ressources humaines de la commune pour
proposer les solutions. Nous ne pouvons pas tout régler, mais la priorité sera
accordée à la question de l’eau potable, à l’électricité, au désenclavement,
énumère-t-elle.
Daouda Gbaya | Publication 31/10/2014
Daouda Gbaya | Publication 31/10/2014
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