mercredi 26 novembre 2014

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 26 novembre 2014




Le Conseil des Ministres s’est réuni le mercredi 26 novembre 2014, au Palais de la République, sous la Présidence de Son Excellence, Monsieur Macky SALL, Président de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé, de nouveau, les félicitations et les encouragements de la Nation aux joueurs, à l’encadrement de l’équipe nationale de football et au Ministre des Sports, à la suite de la brillante qualification du Sénégal à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations.
Il a, ainsi, demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer les conditions d’une excellente participation de notre pays à cette compétition.
Il a, en outre, lancé un appel aux populations, pour une mobilisation sans faille autour des Lions du football, afin de les accompagner sur le chemin de la conquête victorieuse du titre continental.
Par ailleurs, le Président de la République a, également, exprimé ses félicitations appuyées aux lauréats du 17ème concours d’agrégation de médecine humaine, pharmacie, odontologie, médecine vétérinaire et production animale, au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi qu’à l’ensemble des personnels d’encadrement et de recherche de la Faculté de Médecine, de Pharmacie, d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, de l’Ecole inter-états des Sciences et Médecine vétérinaires, des Unités de Formation et de Recherche (U.F.R) des Universités Gaston Berger de Saint-Louis, de Thiès et Assane SECK de Ziguinchor.
A cet égard, le Chef de l’Etat a salué ces résultats remarquables (34 admis sur 35 candidats présentés), ce qui confirme la qualité de notre système d’enseignement supérieur, permettant au Sénégal d’être en tête du classement des pays ayant présenté plus de vingt (20) candidats.
Abordant le point de sa communication relatif au xvème Sommet de la Francophonie que le Sénégal a l’honneur d’accueillir, le Président de la République a fait noter que toutes les dispositions sont prises pour assurer une parfaite organisation de cette manifestation d’envergure internationale.
Aussi, il a félicité tous les acteurs impliqués dans la préparation de cette rencontre et a invité les populations, notamment les acteurs économiques, la société civile, à participer activement, dans la pure tradition de la « téranga » sénégalaise, aux manifestations, en particulier au Forum économique Francophone prévu les 1er et 02 décembre 2014.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, rendu un hommage mérité à notre compatriote, le Président Abdou DIOUF, pour le travail remarquable accompli, durant 12 ans, à la tête de l’OIF.
Abordant le point de sa communication consacré à l’impératif de l’amélioration durable du cadre de vie, érigé au rang de priorité nationale, le Président de la République a demandé au Gouvernement de veiller au respect de la destination des espaces réservés, notamment aux infrastructures collectives (jardins publics, aires de détente et de jeu…), aux activités commerciales, à l’intégration de l’aménagement paysager dans les projets d’infrastructures routières, à la salubrité des espaces publics et à la bonne gestion des ordures ménagères.
Le Chef de l’Etat a, enfin, demandé, au Gouvernement, d’intensifier le développement du réseau d’assainissement (eaux usées et eaux pluviales) dans toutes les villes, et surtout d’accélérer l’exécution du programme d’assainissement de la Commune de Kaolack.
Au titre de son Agenda, le Président de la République a informé le Conseil de :
- sa participation, en sa qualité de Président du Comité d’orientation du NEPAD, à Brisbane, au Sommet du G20 dont le thème portait sur la résilience des économies, la croissance et la création d’emplois ;
- sa visite rendue le 21 novembre au Président Abdou Diouf, en prélude au Sommet de l’OIF, et sa participation le même jour à la cérémonie d’investiture du Président de la transition du Burkina Faso
- sa visite officielle en Italie, marquée par les rencontres au Sommet qu’il a eues avec Sa Sainteté le Pape François au Saint siège et le Président du Conseil italien, Monsieur Matteo RENZI. Il a également participé à la Conférence sur le thème « Italie et Afrique: entre ethnologie et culture » et rencontré l’importante communauté sénégalaise vivant en Italie.
Evoquant les conditions des sénégalais de l’extérieur, le Président de la République après avoir instruit le Gouvernement à prendre les mesures appropriées pour leur faciliter l’obtention de documents administratifs, a exprimé sa vive émotion suite au meurtre de notre compatriote Pape Mor THIAM aux Etats-Unis (Louisville -Kentucky) et manifeste sa solidarité à la famille du disparu.
Le Premier Ministre a présenté une communication sur les activités gouvernementales marquées par la commémoration du centenaire de la grande guerre, la rencontre de l’association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français, la réunion technique tenue sur les projets du PSE et celle relative aux assises de la Francophonie qu’il a co-présidée avec son homologue du Mali.
Le Ministre auprès du Président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE) a présenté une communication portant sur le suivi de la mise en œuvre des activités du PSE.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a adopté :
  •  Le projet de loi modifiant l’article 31 de loi 2014-09 du 20 février 2014 relative aux contrats de partenariat ;
Au titre des mesures d’ordre individuel, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
  •  Monsieur El Hadji Ibou BOYE, Conseiller des Affaires étrangères principal, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son excellence Monsieur Pranab Mukherjee, Honorable Président de la République de l’Inde, en remplacement de Monsieur Amadou Moustapha DIOUF, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite;

  •  Monsieur Cheikh Amadou Tidiane NDOYE, Administrateur civil principal de clase exceptionnelle, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son excellence Monsieur Anibal Cavaco SILVA, Président de la République portugaise ;

  •  Monsieur Diombass DIAW, Ingénieur en génie électrique, est nommé Chef du Bureau économique à l’Ambassade du Sénégal en Pologne ;

  •  Madame Nafissatou FALL, Cadre de l’Aviation civile, est nommée Directeur des Transports aériens au Ministère du Tourisme et des Transports aériens ;

  •  Monsieur Boubacar BA, Administrateur civil, est nommé Directeur du NEPAD et des Partenariats globaux au Ministère de l’Intégration africaine du NEPAD et de la promotion de la Bonne Gouvernance.

dimanche 23 novembre 2014

Madiambal Diagne élu nouveau président de l'Union de la presse francophone

 

 Le président du Groupe "Avenir Communication", Madiambal Diagne, a été élu, samedi à Dakar, au poste de nouveau président de l'Union internationale de la presse francophone (UIPF).
Il remplace à ce poste le Marocain Abdelmounaim Dilami, qui a bouclé trois mandats de deux ans à la tête de cette organisation qui regroupe 35 sections nationales et plus de 2500 adhérents du monde francophone.

BOUDAL NDIATH

Macky Sall : "Il y a urgence à voter le nouveau Code de la presse"

 
 
 Le chef de l’Etat, Macky Sall, a souligné, samedi, l’urgence de voter le nouveau Code de la presse proposé par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication, pour "consacrer définitivement la dépénalisation des délits de presse", mais également réguler "l’information sur l’Internet".

‘’J’ai politiquement informé notre groupe parlementaire que nous souhaitons reprendre ce Code de la presse et le faire adopter en définitive. Il n’ y a pas de péril dès lors qu’il n’existe pas de journaliste en prison pour des délits de presse’’, a-t-il dit, samedi, lors de la clôture des 43èmes Assises de l’Union internationale de la presse francophone (UPF).

Au fond, '’on gagnerait à avoir un code de la presse puisque de toute façon il n’y a pas de journaliste en prison et il y en aura pas’’, a-t-il expliqué.

Le projet de Code de la presse, élaboré depuis plusieurs années, est au niveau de l’Assemblée nationale. Le Groupe parlementaire de la majorité a été invité à reprendre le document pour le voter, afin de consacrer la dépénalisation des délits de presse.

Pour le chef de l’Etat, il n’y a pas de problème de liberté d’expression au Sénégal pour les journalistes qui viennent d’installer un tribunal des pairs. 

''Lors de l’installation du Tribunal des pairs, j’avais dit que, désormais, si nous avons des reproches à faire à des journalistes, on va s’adresser à cette instance', a-t-il rappelé aux participants. 

Il a invité le président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le député Djbril War, présent dans la salle, à aider le gouvernement à faire aboutir le vote du projet du nouveau Code de la presse.

Il a également souhaité que la Convention collective qui régit les professionnels de la communication soit renouvelée dans le cadre de ce code de la presse pour une amélioration globale des conditions de travail des journalistes.

Pour le chef de l’Etat, la question de la carte nationale de presse reste également une question de fond qu’il faut régler, puisque ‘’l’exercice du métier de journaliste doit être défendue par les journalistes, pour éviter que tous ceux qui sont recalés quelque part s’immiscent dans leur profession, sans formation ni aucune pratique’’.

‘’Les journalistes doivent défendre leur métier, c’est à ce moment seulement qu’on peut améliorer de manière sensible les conditions d’exercice du métier’’, a-t-il insisté, devant un auditoire de journalistes francophones.

Il faut aussi que les journalistes règlent les problèmes d’abus dans leur corporation, puisque des gens s’invitent dans la profession et l’utilisent comme un moyen de chantage pour des motivations politique et économique. Toutes choses qui font qu'il y a lieu de mieux s’organiser, a-t-il souligné.

Le chef de l’Etat a promis d’accompagner la presse au Sénégal qui continue d’être une presse libre et de qualité.

En lieu et place du discours d’usage pour clôturer les travaux des 43èmes Assises de l’UPF axées sur le thème ‘’Jeunes face au numérique’’, le président Macky Sall a accepté de se prêter à la formule de questions-réponses avec trois journalistes choisis d’avance par le comité de l’UPF avant la cérémonie.

La question de la régulation de l'information sur le net a été également au cœur des échanges entre le chef de l'Etat et les quelques journalistes triés sur le volet par l'UPF.

''Derrière l’anonymat du clavier, parfois on détruit des vies. N’importe qui peut se lever pour créer un événement et susciter un débat sur la page de commentaires avec tous les abus possibles'', a-t-il fait observer.

Les questions de l’information des jeunes avec la révolution numérique, la question de la transition au Burkina Faso et la liberté d’expression au Sénégal avec le projet de code de la presse, ont été au centre des échanges entre le chef de l’Etat et les journalistes francophones.
 
source: APS

samedi 22 novembre 2014

SOULEYMANE SOKOME ANALYSE LE MEETING DU PDS ET DE WADE: «Ce bavardage ne fera jamais émerger la nation»

Le meeting du Parti démocratique Sénégalais (PDS) a été une démonstration de force vu la foule immense des partisans et sympathisants présents hier sur la place de l´obélisque.Ce rendez-vous politique sonne comme une démonstration de force et montre la capacité á mobiliser de l´ex président sénégalais Abdoulaye Wade. Sur ce point, le meeting a eu une part de spectaculaire permettant d´augmenter de façon considérable sa visibilité médiatique.
 Néanmoins, bien réussir son meeting passe bien sûr par un discours de qualité. Après visionnement du meeting on retient que Me Abdoulaye Wade a un réel souci de redéfinition des mots pour fournir un lexique clair. Un discours politique ce n´est pas une accumulation ni une attaque personnelle. Les paroles tenues lors du meeting sont purement politiques et opposent personnellement deux individus en conflit : Un Abdoulaye Wade qui a toujours du mal á accepter sa défaite aux élections présidentielles et qui se prétend défendre son fils Karim Wade par le biais de sa propre formation politique et un Macky Sall incompris par rapport á sa rupture de gouvernance.
 Un discours politique, c´est une réponse cohérente et forte á la situation du pays. Mais les vraies questions sont : À quoi sert ce meeting pour notre pays ? Aucune proposition concrète pour le développement de notre pays. Allons-nous passer tout notre temps à être manipulé politiquement ? Nous devons ouvrir les yeux car le Sénégal ne mérite pas cette masturbation ou ce théâtre politique. Nous pouvons relever les défis avec nos ressources humaines de qualité pour un Sénégal qui a besoin de son sauveur. Le bavardage n’a jamais fait émerger une nation.
 La qualité technique du discours de Wade a-t-elle pour autant réussi á raconter un récit ? Non. Un récit porte un fil conducteur et dessine un projet. Alors que le discours politique prononcé par le secrétaire national du PDS n´incarne aucune réponse aux attentes des sénégalais. Il ne fournit guère d´engagements, guère de preuves, guère d´actions. Abdoulaye Wade a réussi incontestablement á mobiliser une forte foule mais sa volonté á faire dans le futur n´était pas présente á ce rendez-vous médiatisé. Le fait de se faire comprendre lorsqu’on prend la parole ne tient pas seulement á la qualité du langage qu’on utilise, mais aussi á la manière de diriger son discours, en fonction de son auditoire.
SOULEYMANE SOKOME  CONSULTANT JURIDIQUE ET POLITIQUE








vendredi 21 novembre 2014

Grande guerre: L’apport des tirailleurs sénégalais «pas assez reconnu» par la France (Paganon)




Jean-Félix Paganon estime que le rôle des tirailleurs sénégalais dans la Grande guerre n’est pas «assez reconnu» par la France. Le diplomate a tenu ces propos à l’ouverture, hier à Dakar, d’un colloque de deux jours sur le rôle des tirailleurs sénégalais dans la Grande guerre 14-18.
« Ils ont été déployés sur le front dès le début du conflit. Ils ont participé à des moments les plus difficiles dans la guerre. Ils ont joué un rôle important dans la victoire de 1918. C’est un rôle important connu, mais pas assez reconnu», a insisté l’ambassadeur dont les propos sont repris par le quotidien L’Observateur.
Toutefois, tient-il à préciser, «il y a une volonté très forte de la part du gouvernement français de rendre hommage et de reconnaître le rôle déterminant joué par les tirailleurs pendant les deux conflits mondiaux ».
            source: Seneweb.com

Arrêt sur image : Yawu Dial au meeting du PDS

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jeudi 20 novembre 2014

Sit-in devant le Consulat à Milan pour dénoncer la «détention arbitraire de Karim Wade»


La section Pds de Milan et le Mouvement, «Diaspora avec Karim pour un Sénégal Émergent», ont tenu un sit-in, ce jeudi devant les locaux du Consulat à Milan.
Ces sénégalais ont tenu à dénoncer «l’autoritarisme du régime de Macky Sall, la confiscation de l’Etat droit, l’utilisation de la justice pour des fins politiques, la privation des libertés aux dignitaires du Pds, la détention arbitraire de Karim Wade et dignitaires du Pds».
Entre autres revendications de ces Sénégalais d’Italie figurent en bonne place «la réouverture de la commission mixte entre le Sénégal et l’Italie afin de discuter véritablement pour une convention entre les deux pays, le respect de promesses d’ériger la Diaspora en 15éme région, l’acquisition de nouveaux locaux pour abriter le Consulat Général du Sénégal à Milan, l’entretien permanent du matériel de production des passeports, le renforcement du personnel du Consul général à Milan ».

Source :Senego

mercredi 19 novembre 2014

Exclusif :Maître Abdoulaye Wade décline l'invitation du Président Macky Sall pour le sommet de la Francophonnie (document)


Les Lions terminent en beauté mais restent deuxième


Lions du Sénégal ont terminé en apothéose les éliminatoires de la CAN 2015 à Léopold Sedar Senghor en s’imposant (3-0) face au Botswana. Les hommes de Giresse ont plié l’affaire en première période en menant déjà 2 à 0 face à des Zèbres qui n’ont pas démérité.
 
 
Kara Mbodji sur corner a donné l’avantage au Sénégal à la 24ème minute avant que Papiss Cissé, meilleur buteur de Giresse ne double la mise. C’est sur score que les Lions vont rejoindre les vestiaires. Au retour, Alain Giresse opère à quelques changements dont les entrées de Mame Biram Diouf à la place de Papiss Cissé et de Sadio Mané qui remplace Pape Kouli Diop, encore étincelant au milieu. L’équipe nationale va gérer tranquillement son avantage avant de tripler la mise par Moussa Sow. L’attaquant de Fenerbahçé met fin à un an de diète en équipe nationale, puisque son dernier remontait à novembre 2013 à Casablanca face à la Côte d’Ivoire en barrage du mondial. Malgré cette belle victoire, les Lions terminent deuxièmes de leur poule, puisque la Tunisie menée à la pause par l’Egypte en lutte pour décrocher la place de meilleure troisième, a réussi à renverser la tendance au retour des vestiaires. Mouhmaed Salah avait ouvert, avant que Chikhaoui et Khazri ne permettent aux Aigles de remporter les trois points et de conserver leur fauteuil.
Une victoire importante pour la Tunisie qui a de grandes chances d’être tête de poule lors du tirage au sort le 3 décembre prochain à Malabo. Quant au Sénégal, ils doivent s’attendre à un tirage difficile, puisque les hommes de Giresse ne seront pas tête de poule et donc ne pourront pas éviter les grands du continent lors de cette CAN.
 
BOUDAL NDIATH

Alain Giresse salue l’état d’esprit de son groupe

 
Le sélectionneur national Alain Giresse a salué l’état d’esprit de son groupe qui, malgré sa qualification, a mis l’intensité et l’envie nécessaires pour gagner sur un score de 3 à 0 devant le Botswana.

‘’Malgré la qualification, l’équipe est restée concentrée pour aller chercher la victoire’’, a déclaré le sélectionneur national en conférence de presse.

Et elle a gardé ses qualités malgré les nombreux changements effectués, a encore dit le technicien français. Selon lui, même si la Tunisie a terminé première de la poule G (14 points), elle n’a pas pour autant fait le meilleur jeu.

Alain Giresse a donné l’exemple de l’Egypte qui, en dépit de son élimination, a selon lui montré de la qualité dans son jeu.

Au sujet des satisfactions, l’ancien sélectionneur du Gabon et du Mali, s’est réjoui que son équipe termine avec un seul but encaissé.

‘’C’est bien parce qu’une équipe, on la construit par une bonne défense’’, a-t-il dit souligné, indiquant que quand ça ne marche pas devant, elle peut s’appuyer sur sa défense, pour assurer un résultat.

Appelé à se projeter sur la CAN, il a expliqué que le Sénégal ne se fixe aucune limite, espérant que la Guinée Equatoriale, désignée vendredi en remplacement du Maroc, sera prête.

‘’Je veux parler du point de vue des infrastructures, les terrains de jeu et d’entraînement’’, a-t-il précisé.
 
 

Iba Der Thiam : «Quand Diouf écrivait son livre, il n’était peut-être pas maître de lui-même comme cela lui arrive souvent»

 
Le livre d’Abdou Diouf continue de susciter moult réactions. Cette fois-ci, c’est Iba Der Thiam qui prend sa plume pour apporter «un démenti». «Il (Diouf) attaque et accuse nombre de ses anciens collaborateurs. Il n’épargne même pas Jean Collin qui a été, pourtant, son mentor. Pour se mettre à l’ère du temps, il tresse des lauriers à tous ceux qu’il a toujours décrits comme ses adversaires implacables», déclare le «député du peuple».

Mieux, Iba Der Thiam lance des piques à l’ancien président de la République : «Quand il écrivait les passages me concernant, il n’était peut-être pas maître de lui-même comme cela lui arrive souvent». Selon Iba Der Thiam, le récit de Diouf «prouve, en tout cas, son ignorance des usages et procédures universitaires. La carrière des enseignants de l’Ucad est gérée par le Cames». «Diouf falsifie sciemment les faits. Il intrigue, règle des comptes et n’a pas peur de jouer avec la vérité pour faire mal. A quelle fin et pourquoi en ce moment-ci ? Quelle maladresse ! Il a, ce faisant, détruit le respect que je lui portais», fustige-t-il.

Annonçant un livre à paraître, Iba Der Thiam déclare : « Il me donne l’occasion de répondre à ses attaques. Qu’il se le tienne pour dit ! Je vais, donc, lui rappeler certains faits, jugements, propos et confidences qui révèleront la nature véritable du personnage».
 

Sénégal-Allemagne: Interview avec Sileymane Sokome, auteur du livre « Les effets de la mondialisation sur le développement économique des pays de l´Afrique subsaharienne l´exemple du Sénégal »

 
Sénégalais, Monsieur Sokome (photo) est diplômé de sciences politiques, option politique et économie, de l´université de Francfort-sur-le-Main en République fédérale d’Allemagne. Il est également titulaire d´un master en droit européen et international LL.M. de l´institut européen de l´université de Sarre (Allemagne) et d´un diplôme de droit français de l´université Lumière Lyon 2 en France. Il a travaillé dans des ONG et cabinets d´avocats allemands avant de servir son pays, notamment à l´ambassade du Sénégal à Berlin. L´auteur réside présentement à Berlin où il est consultant Juridique et Politique.  
Monsieur Sokome vous venez de publier votre premier ouvrage intitulé « Les effets de la mondialisation sur le développement économique des pays de l´Afrique subsaharienne l´exemple du Sénégal » aux éditions edilivre.com á Paris. Pouvez-vous présenter votre livre à vos futurs lecteurs ?
Oui volontiers. Mon livre analyse les effets de la mondialisation sur l´économie des pays de l´Afrique subsaharienne à l´exemple de mon pays le Sénégal. L´ouvrage se consacre aux problèmes économiques, politiques et sociaux auxquels le continent africain en l´occurrence le Sénégal est confronté des faits de la mondialisation. En Afrique, tandis que la croissance économique est à la hausse, bon nombre d´Africains croupissent encore dans la misère la plus absolue et la jeunesse africaine est dispersée aux quatre coins du monde à la recherche de lendemains meilleurs. D´ailleurs je dédie mon livre à cette brave jeunesse qui, malgré tous les obstacles de la vie, ne cesse de se battre pour un meilleur avenir. L´émigration reste ce qu´il y a de mieux pour cette jeunesse malgré l’importance des richesses naturelles du continent africain. À tous ces jeunes Africains qui, pour échapper à la misère et aux autres effets pervers liés á la mauvaise gouvernance au niveau national et mondial, ont pour seul recours le désert du Sahara, les barbelés de Melilla et Ceuta ou le large de Lampedusa pour rejoindre « l´eldorado ». Je rends un vibrant hommage à tous ces disparus ou rescapés. Dans mon ouvrage, je ne fustige pas la mondialisation en tant que telle, mais la manière dont elle est gérée en Afrique par ses acteurs avec la complicité de nos élites et les institutions financières internationales. Mon ouvrage de 252 pages est le produit de trois années de recherches. Une recherche donc purement scientifique avec des illustrations et des chiffres à l´appui.
Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à rédiger un tel ouvrage et quel message avez-vous voulu transmettre à travers votre livre?
L´une des principales motivations de ma recherche se justifient d´abord par la volonté d´éclairer l´opinion publique nationale et internationale sur les raisons pour lesquelles malgré autant de ressources naturelles et d´investissements étrangers et nationaux, le continent africain reste encore dans une situation désolante dans ce contexte de mondialisation. L´Afrique d´aujourd´hui est confrontée à des problèmes qui interpellent tout Africain. Donc en tant que jeune africain, je n’ai pas droit au mutisme, il fallait prendre la plume pour dénoncer l´injustice que subit l´Afrique et sensibiliser l´opinion publique ainsi que les générations présentes et futures. Le principal message véhiculé dans mon livre est donc un message de prise de conscience et d´espoir. Prise de conscience, car il est temps que l´Afrique se réveille. Espoir, car le continent a de l´avenir si on se met au travail dès à présent. De mon point de vue et indépendamment de la religion, l´avenir n´est pas ce qui arrive mais c´est ce que nous faisons présentement comme pour dire c´est en forgeant qu´on devient forgeron. On doit se mettre au travail et pour cela l´Afrique a besoin des citoyens courageux, disciplinés, travailleurs et indépendants intellectuellement, pour son émergence. C´est un message que je lance à la classe politique, aux jeunes et intellectuels africains pour qu´ils ouvrent les yeux.
Justement dans la conclusion de votre livre, vous parlez de l´émergence probable de l´Afrique. Croyez-vous sincèrement à l´émergence de l´Afrique ? Vous décriez aussi dans votre livre  le fait qu’en Afrique les secteurs économiques les plus importants soient contrôlés par des étrangers, et que les Africains dépendent largement de ces derniers, alors selon vous quelle est la solution à ce problème ?
Oui je crois fermement à l´émergence de l´Afrique. Nous avons tout ce qu´il faut en Afrique, mais à condition que l´Afrique soit d´abord souveraine sur tous les plans. Par exemple, la Chine et le Japon, par des méthodes efficaces et différentes, se sont attaqués aux causes du sous-développement dans leur enracinement structurel en misant sur une atténuation de la dualité de structures et une plus grande indépendance de la nation. La souveraineté nationale d´un État est indispensable pour bâtir une société émergente et cela fait défaut à l´Afrique pour le moment (je ne parle pas de l´indépendance théorique). La solution c´est de croire et d’avoir confiance en nous mêmes. Personne ne développera le continent à notre place. Il faut que cela soit clair dans nos esprits. L´Afrique doit penser à son développement en le voulant et en le mettant en œuvre. 
Qu’entendez-vous par mondialisation puis que c´est un mot qui revient plusieurs fois dans votre livre?
(Rires). Il est difficile de trouver une définition exacte de la mondialisation. Parce que définir le concept peut être une tâche ardue dans la mesure où le phénomène est un vaste champ de recherche et donc par essence controversée et discutable. Il n´y n’a pas encore une définition canonique du terme dans tous les livres consultés durant ma recherche. Néanmoins, la mondialisation bien qu’étant un sujet d´actualité depuis quelques années, n´est pas un phénomène nouveau. La terminologie est peut-être nouvelle, mais les traces du phénomène remontent loin dans l´histoire. Seulement l´ouverture des économies mondiales d´aujourd´hui diffère de celle d´autrefois. C´est pourquoi la mondialisation reste toujours un sujet d´actualité.
Quels sont les effets de la mondialisation sur le développement de l’économie des pays de l’Afrique subsaharienne ?
La mondialisation sourit au continent car elle existe bien en Afrique et certains pays sont prêts à exploiter les bénéfices possibles de la libération de l´économie mondiale avec des taux de croissance économique extrêmement forts. La mondialisation a permis aussi à l´Afrique de diversifier ses partenaires et ses produits. On note également de nouveaux acteurs de coopération comme la Chine, l´Inde, le Japon, la Russie, la Turquie et les pays de l´Amérique latine qui interviennent sur le continent africain. La participation de l´Afrique à l´économie mondiale a ainsi fortement augmenté ces dernières années aussi bien du point de vue du PIB des pays africains, de leurs exportations respectives que des investissements directs étrangers reçus, même si l´Afrique cherche toujours à mieux s´intégrer dans l´économie mondiale. D´ailleurs, le continent africain est la seule région du monde dont la croissance économique s´accélère au lieu de régresser comme partout ailleurs. Ensuite, l´Afrique est la deuxième zone géographique la plus dynamique, avec plus de 5,4 % de croissance, derrière l´Asie émergente qui enregistre 6 %, tandis que la zone euro ralentit avec 0,6 %. Même l´Allemagne qui est la première puissance économique européenne n´enregistre pas depuis des années un taux de croissance économique de plus de 2%.
Donc en résumé, l´Afrique est bien mondialisée. Mais des facteurs internes et externes qui ne sont pas compatibles avec la libération des marchés freinent le développement du continent. Le problème c´est que l´Afrique gère mal la mondialisation avec la complicité de ses acteurs.  
Concernant les multinationales opérant en Afrique. Vous parlez dans votre ouvrage « des multinationales étrangères insoucieuses du développement du continent », ne pensez-vous pas qu’il est temps pour les pays africains de renationaliser certains secteurs de leurs activités économiques respectives telles que les hydrocarbures, l’eau, l’électricité, les mines et les télécommunications etc. et d’intégrer davantage les privés nationaux dans l’investissement financier ?
Le problème pour moi ce n´est pas de lutter pour la disparition des multinationales ou la renationalisation des sociétés en Afrique, mais de réguler leurs comportements face au respect des normes environnementales, fiscales, sociales ou des droits de l’homme. Plus que ces respects, c´est l´accumulation des bénéfices qui intéresse les firmes internationales opérant en Afrique. Certaines multinationales viennent faire leurs affaires en Afrique sans se soucier de la bonne gouvernance ni de l´État de droit encore moins du respect des lois sociales, fiscales et environnementales des pays d´accueil. Elles pratiquent du lobbying au plus haut sommet de l´État pour masquer toute violation flagrante des normes juridiques, fiscales ou environnementales. Et c´est ce que je dénonce dans mon livre.
Peut-il y avoir une gouvernance communautaire au plan économique et financier à l’échelle africaine en dehors du cadre des institutions de Bretton Woods ?
Oui il est tout à fait possible mais cela dépend sûrement de la volonté de nos dirigeants politiques. Pour y arriver, il faut que la volonté et l´intérêt général priment sur la souveraineté des États africains. L´Afrique doit avoir le courage de prendre son destin en main. Mes aînés panafricains comme Thomas Sankara et d´autres l´ont dit avant moi mais nous continuons toujours à faire la sourde oreille. L´élite africaine qu´elle soit technocrate ou politique aime faire des déclarations et des discours de qualité mais une fois au pouvoir elle retourne complètement sa veste pour montrer un autre visage.
Certains experts africains dénoncent le franc CFA comme étant une arnaque ou un instrument de domination et appellent à la création d’une autre monnaie africaine, que pensez-vous de cela ?
Je ne suis pas un expert financier et je n´ai rien aussi contre la France. Par contre, je peux dire que le franc CFA est une propriété de la France pour contrôler l´économie francophone africaine. C´est une monnaie pour nous maintenir dans la pauvreté et la soumission totale. Comme vous le savez le franc CFA a été créé par le Général de Gaulle le 25 décembre 1945 selon l´article 3 du décret 45-0136. C´est la France qui décide, qui entre ou qui sort de la zone CFA.  Pire, toutes les banques centrales de l´Afrique francophone que ce soit la BCEAO, la BEAC ou la BCC sont toutes sous tutelle française. On ne peut pas faire émerger une nation si on n’est pas indépendant monétairement. Pourtant la France qui contrôle nos pays monétairement a abandonné son franc français au détriment de l´euro pour son intérêt. Alors pourquoi pas une monnaie africaine commune? C´est dans cette logique que j´encourage l´initiative du Burundi, du Kenya, de l´Ouganda, de la Tanzanie et du Rwanda de vouloir mettre en place une Banque centrale est-africaine pour la création future d´une monnaie unique sur le modèle de l´Union européenne. C´est une initiative à suivre à l´échelle continentale. Je suis pour la création d´une monnaie commune africaine mais je pense qu´il faut d´abord laisser les experts financiers africains faire une étude sur la question.  Ils sont mieux placés que moi sur cette question.
Qu’est ce que vous pensez de l’évasion fiscale massive ou des fuites de capitaux dont est victime l´Afrique en général et le Sénégal en particulier ?
La fuite des capitaux et l´évasion fiscale sont l´une des causes de la souffrance des populations africaines et des inégalités sociales dans le monde. Cette injustice sociale a permis à certaines personnes de s´enrichir sur le dos des pauvres. Personnellement, j´étais très choqué de voir au Forum de Davos 2014 des riches débourser la somme de 400.000 euros soit 262.400.000 FCFA rien que pour le ticket d´entrée alors que quelque part dans le monde ce sont de milliers d´enfants qui meurent de faim ou qui souffrent de malnutrition. Et le Sénégal n´y échappe pas aussi. Ce sont des sommes colossales qui quittent chaque année l´Afrique à destination des pays les plus nantis. Ces montants détournés annuellement, s´ils étaient convenablement enregistrés et taxés dans nos pays respectifs, pourraient évidemment, non seulement rembourser la dette extérieure du continent, mais aussi lutter contre la pauvreté et œuvrer pour le développement des infrastructures ou des projets. La fuite illicite des capitaux supprime les investissements, réduit la perception des taxes, aggrave les différences de revenus, fausse la compétition et draine les réserves de monnaie. Cependant, la fuite des capitaux ou l´évasion fiscale relève des lacunes des législations fiscales africaines et du manque de transparence au niveau national et international. Il n´y a pas de fuite de capitaux sans complicité. Il s´agit ici de la complicité des banques occidentales, de l´entreprise étrangère qui offre le pot-de-vin et du fonctionnaire qui l´accepte. Il incombe maintenant à l´Afrique et à notre pays de mettre en place un système efficace d´échanges et des mécanismes contre l´évasion fiscale et le vol. Cela doit être une priorité vitale pour  l´Afrique. Les gouvernements africains doivent prendre des mesures fermes pour lutter contre ce fléau qui ruine la compétitivité de nos économies et qui menace la cohésion sociale.  
Un dernier mot à vos futurs lecteurs ?
J´espére que les lecteurs prendront autant de plaisirs à lire mon ouvrage. Je leur prie d´acheter mon livre pour soutenir des projets humanitaires en Afrique. Je leur souhaite aussi une bonne lecture. Le livre sera mis en vente á partir du 20 mars 2014 sur la librairie en ligne d´Edilivre.com, sur les principaux libraires internet (Amazon, Fnac.com et Chapitre.com) et auprés de 3.000 librairies et 10.000 points de vente via le réseau Dilicom. Plus bas ici, la couverture du livre. Sur la carte on voit l´Afrique pleurer, abandonnée par ses enfants et exploitée par les multinationales avec la complicité des élites politiques africaines et les institutions financières internationales. Le vert, le jaune, le rouge et l´étoile symbolisent les couleurs du Sénégal.

 Interview réalisée par Abd El Kader Niang via Africpost 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Libres propos sur le sommet de la francophonie


 
Dans douze petits jours, la capitale sénégalaise accueillera le monde francophone. Le prétexte ; le sommet de la francophonie. Et Dakar « s’honore » pour la deuxième fois, après celui de 1989. Pour rappel, le choix porté sur notre capitale, exprimé lors de la session de Brazzaville, fait suite à l’administration de la preuve de l‘indéniable maturé politique du peuple sénégalais. Ce dernier venait d’opérer la deuxième alternance politique après celle du 19 mars 2000. Dès lors un sommet de dimension internationale apparait comme une récompense. Mieux, le continent africain sortait de ce qu’on a appelé « le chaud printemps arabe » et reste caractérisé par de fortes craintes sur l’ouverture démocratique de nombre de pays. Beau prétexte ! Belle cause parce que démocratie avons-nous dit !
Cependant, ceci n’est que la face cachée de l’iceberg. Le sommet de la francophonie est l’une des rares rencontres au monde – s’il n’est pas le seul –  à regrouper purement et simplement les communautés ayant en partage la langue de FRANCE. Le français – seul argument de la rencontre des 29 et 30 novembre à Dakar, parait trop léger – voire fallacieux – pour mobiliser toutes les énergies, les énormes moyens humains et financiers ainsi que le temps. Pire, il offre ni plus ni moins qu’une tribune de diagnostic situationnel de ladite langue afin de mieux peaufiner des stratégies de maintien et/ou de consolidation d’une place dans le bruyant concert de concurrence linguistique. En témoignent les nombreuses rencontres préparatoires tenues sous nos cieux.
Des thématiques calquées sur les franges sociales comme les jeunes, les femmes avec en toile de fond la place et le rôle de ces derniers dans la paix, le développement ont finis d’agacer plus d’un. Il ne se passe pas de semaine sans qu’on nous serve de reportages, de pages spéciales en plein journal télévisé ou en fin sur la RTS1. Et toutes les télévisions privées entrent dans la danse en se taillant de très belles parts dans la vaste et couteuse campagne publicitaire.
Sur un tout autre registre, le sommet de la francophonie n’est rien d’autre qu’une manifestation de la volonté néocoloniale. Ce constat justifie du reste les innombrables initiatives de contre sommet à l’échelle du continent. En effet, il traduit le verrou culturel de l’émancipation des anciennes colonies françaises. Malheureusement, les chefs d’Etat apparaissent comme de loyaux répondants de cette politique nostalgique de l’ancienne métropole.
Faisant de la vassalisation de leurs pays un axe majeur de leurs professions de foi ou des DPG respectives, les dirigeants africains se gargarisent d’un succès ou des conditions de succès du sommet en question. Partout où il s’est tenu, le chef de l’Etat et son gouvernement se sont démenés suspendant presque les autres chantiers vitaux. Par ces temps qui courent, les autorités au plus haut niveau ne parlent et n’agissent que francophonie. Ah oui ! c’est la France qui choisit le patron de l’OIF. Le SG sortant, le sénégalais Abdou DIOUF - fils spirituel du chantre de la négritude et aspirant mourir académicien français - n’a –t- il pas préféré vivre en France, comme son mentor SENGHOR, après la perte du pouvoir. Le déchu tyran Burkinabè Blaise COMPAORE n’avait –il pas été pressenti pour lui succéder avec la bénédiction de « Papa » François HOLLAND ?   
Tout ceci remet au gout jour certaines interrogations légitimes. Le sommet de la francophonie a-il une fois fixé un agenda économique favorisant un partenariat gagnant-gagnant entre les Etats membres ? Son format ainsi que son contenu restent – ils adaptés à la géostratégie mondiale ? Nécessitent – ils une mobilisation aussi forte des anciennes colonies aux multiples défis sécuritaires, sanitaires – l’épidémie à virus Ebola n’a suscité qu’un très tardif sommet sous régional de la CEDEAO - et de développement ? Quand est ce que l’Afrique osera – à défaut de boycotter la francophonie pour la bambaraphonie, la swalyphonie ou la wolophonie pour reprendre le brillant chanteur ivoirien Tiken Jah FAKOLI – imposer un nouveau format avec un contenu en phase avec la marche du monde ? Nos langues traditionnelles locales ont – elles une fois servit de prétexte à une rencontre même nationale ?
La colonisation d’alors se résumant en trois M : militaire, missionnaires et marchands ; celle  d’aujourd’hui, se décline en trois M : mercenaires, médias et multinationales. Le sommet biannuel de la francophonie, en tant que traduction du verrou culturel demeure le parfait trait d’union du nouveau triptyque !!!!     
 
                                                                  Babacar THIAM
                                                                  Juriste pubiciste

Abdou Diouf revient sur la démission du Juge Kéba Mbaye en 1993 : « il a lâché la République »







                                                                                    
Extraits du livre « Mémoires de Diouf…
Qu’on me permette un bref retour en arrière pour rappeler les faits marquants ayant permis l’élaboration d’un Code électoral consensuel. En 1991, j’avais réuni tous les partis politiques autour du président Kéba Mbaye pour l’élaboration de ce code. Grâce à sa science juridique et à l‘appui d’autres juristes éminents comme Youssou Ndiaye, Ibou Diaité et Kader Boye, grâce aussi à son sens pédagogique, à ses qualités de négociateur et d’homme de synthèse, un projet de Code électoral fut accepté par toutes les parties.
Le président Kéba Mbaye vint alors me présenter ce texte et m’en exposer les grandes lignes. Je le félicitai, félicitai ses collègues juristes ainsi que toute la classe politique. J’acceptai le projet de code et décidai de le soumettre immédiatement à l’Assemblée nationale, sans même y changer une virgule. Le code fut adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale et promulgué par le chef de l’État. Les élections de 1993 devaient quand même révéler une faille dans le système.
Dans l’enthousiasme général du consensus, on avait créé à la cour d’appel une commission électorale qui devait proclamer les résultats. La commission était placée sous la direction du premier président de la cour d’appel, entouré de magistrats et de responsables des partis politiques. Mais, malgré toutes nos précautions, la politique politicienne reprit vite le dessus, les partis politiques ne songeant qu’à leurs intérêts au détriment de l’intérêt national. Sans entrer dans le détail, j’indiquerai simplement qu’il y eut un blocage total -et, malgré tous les appels à la raison et à l’esprit des textes, les résultats ne purent être proclamés par la commission en raison de l’opposition systématique de certains représentants de partis politiques. La cour d’appel décida alors de renvoyer le dossier au Conseil constitutionnel, qui l’examina, mais ne trancha pas. Kéba Mbaye m’appela alors pour me dire: « Monsieur le Président, j’ai étudié le dossier et l’ai renvoyé à la cour d’appel avec des directives, mais moi, je démissionne.» Devant mon étonnement, il ajouta: «Oui, oui, monsieur le Président, je démissionne, et c’est irrévocable. »
Ce jour-là, j’avais terminé le Conseil des ministres assez tôt, à 11 heures, et j’appelai immédiatement le Premier ministre pour l’en informer et lui dire qu’il fallait absolument qu’on trouve une solution. Je fis appeler Youssou Ndiaye, premier président de la Cour de cassation, à qui j’appris la nouvelle.
«Je suis abasourdi » me dit-il.
-Est-ce que tu veux être nommé président du Conseil constitutionnel, Youssou? lui demandai-je alors. -Monsieur le Président de la République, je suis à votre disposition, mettez-moi là où vous voulez », me répondit-il. C’est donc comme cela que Youssou Ndiaye est devenu président du Conseil constitutionnel.
Je me pose toujours des questions sur les raisons de la démission de Kéba. Je n’ai pas, jusqu’à ce jour, obtenu d’explication tangible. Pourquoi a-t-il lâché la République au milieu du gué?
J’essaie de trouver des explications, mais la rumeur court selon laquelle on lui aurait demandé des choses qu’il ne pouvait pas faire. «Ce n’est pas le Président, aurait-il dit, mais quelqu’un de son entourage qui a voulu faire pression sur moi.» Pour moi, cela n’a pas de sens: je ne vois pas pour quelle raison on aurait fait pression sur lui puisque, ces élections, je les avais gagnées.
Peut-être a-t-il voulu donner l’impression d’être un homme capable de dire non et de résister au pouvoir? Le plus dur pour moi fut, après sa démission, de voir les responsables de l’opposition aller vers lui et le féliciter, comme si c’était vraiment un des leurs. Ça, je ne peux pas le comprendre. Ou alors peut-être a-t-il reçu des menaces au point d’avoir pris peur … Je n’en sais rien, mais quand on connaît la suite des événements, l’hypothèse est plausible.
Certains ont voulu romancer cette histoire et en faire une légende. Ainsi, quand des troubles se sont produits à Médina Gounass, dans le département de Vélingara, j’ai demandé qu’on les gère avec intelligence. Il s’agissait de questions difficiles, à la fois politiques et religieuses, à l’intérieur de la même localité. J’ai donc demandé au ministre de l’Intérieur, Djibo Kâ, de dire au gouverneur de Kolda de gérer ces problèmes avec un maximum de doigté. Mais, contre toute attente, le gouverneur Pape Bécaye Seck a alors affirmé, devant témoins, qu’il n’était pas là pour «recevoir des instructions ». «Kéba Mbaye a bien fait d’ailleurs, a-t-il ajouté. Quand on a voulu lui imposer des choses qu’il ne devait pas faire, il a refusé, c’est des exemples comme ça qu’il faut suivre. » Lorsque cela m’a été répété, j’ai fait venir les témoins, qui me l’ont confirmé. J’ai alors demandé à Djibo Kâ de le convoquer pour lui demander à son tour la confirmation de ses propos, ce qu’il a fait. Je l’ai donc relevé de ses fonctions. C’était moins pour sanctionner une désobéissance que pour punir et fustiger un contresens historique particulièrement grave.
Une autre fois, c’est sur RFI que j’ai entendu un journaliste togolais, qu’Assane Diop recevait, tenir ces propos: « Vous savez, il faut bien qu’il y ait en Afrique des gens comme Kéba Mbaye, puisque, lorsqu’on a voulu lui imposer, disons, le point de vue du gouvernement, il a refusé et a démissionné. » J’ai alors pris mon téléphone et appelé Assane Diop. «Je ne fais pas de démenti, mais mettez les choses au point puisqu’elles ne se sont pas passées comme ça. Je n’ai jamais donné d’instructions à personne et il faut absolument rétablir la vérité. » Ce fut fait, et de belle manière.
J’ai cessé ensuite de recevoir Kéba jusqu’au moment où on a mis en place l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)
      
                                                                                                                              


BOUDAL NDIATH

mardi 18 novembre 2014

Amadou Diarra maire de pikine Nord (PDS) : «Nous n’avons rien à voir avec la Francophonie»


Les libéraux ne voient pas d’un bon œil l’organisation de la Francophonie à Dakar. Au moment où, pestent-ils, les libertés publiques virent au rouge.
Pour le maire de Pikine Nord, Amadou Diarra, Pour que les libertés soient respectées, «ce n’est pas d’accueillir François Hollande, d’honorer Abdou Diouf qui a été, pendant des décennies, l’élève de l’Occident jusqu’à sa retraite. On nous le ramène ici au Sénégal au cœur de l’Afrique, pour nous dire qu’il faut honorer la Francophonie ».
« Ce qui nous intéresse, ce n’est pas la Francophonie mais la renaissance de la dignité de l’homme noir. Nous voulons dire aux organisateurs de la Francophonie que nous n’avons rien à voir avec ça », tonne le maire Diarra.
«Si maintenant, poursuit le maire de Pikine nord, Abdou Diouf, Senghor et Macky Sall se déterminent comme les bons élèves de la France, ce n’est pas notre cas nous panafricanistes. Ce qui nous préoccupe, c’est le respect des libertés».

Source :Senego

Kilifeu: « Des dirigeants comme Macky ne sont là que pour fortifier la France »


Kilifeu n’y va jamais par quatre chemins pour asséner ses vérités. Invité au lancement du Front contre la Francophonie, le rappeur de Keur Gui Crew a montré qu’il n’accorde aucun crédit aux dirigeants africains, comme Macky Sall.
«Ils nous ont colonisés, dominés et exploités. Aujourd’hui, ils sont là pour nous voler nos terres». Ce qui l’oblige à inviter les populations à prendre leur destin en main : «Il faut arrêter de compter sur nos dirigeants, puisqu’ à chaque fois qu’on en a un comme Thomas Sankara, ils viennent le tuer. Des dirigeants comme Macky Sall ne sont que des représentants de la France. Ils ne sont là que pour fortifier les positions de la France».

Source :Senego

DIOUF, SUITE ET FIN :DERNIER JET DES MÉMOIRES DE L'ANCIEN PRÉSIDENT


Dans le dernier jet des «Mémoires » de l’ancien président de la République, Abdou Diouf, sud revient sur les rapports entre Cheikh Fall, Pdg d’Air Afrique et Senghor. Le premier a confié à Diouf qu’il a consulté un marabout qui lui a rassuré qu’il sera président de la République et que pour «Senghor, c'est fini. Il faut le savoir. Je te signale d'ailleurs [et c'est là qu'il m'a vraiment surpris] que j'ai vu un grand marabout qui m'a dit avoir vu en rêve que je serais le prochain président de la République du Sénégal». Dans la même publication, Abdou Diouf parle de ses rapports avec le guide religieux Cheikh Tidiane Sy et comment ce dernier l’a lâché, après avoir créé le MSRA (Mouvement de soutien pour la réélection d'Abdou Diouf). Par ailleurs,  Diouf loue la loyauté de Jammeh dans la gestion du dossier casamançais. Et parle aussi de ses rapports avec Dansokho, Landing et Bathily. Abdou Diouf, contrairement à la légende, s’interroge dans le livre sur les raisons de la démission de Kéba Mbaye. «Je n'ai pas, jusqu'à ce jour, obtenu d'explication tangible. Pourquoi a-t-il lâché la République au milieu du gué?», se demande-t-il. Le titre et les intertitres sont de la Rédaction.

SENGHOR ET LE MARABOUT DE CHEIKH FALL

Je me souviens de la discussion que j’eus avec Cheikh Fall, à la veille des élections de 1973.
Pour rappel, au moment de ma nomination comme Premier ministre, nombreux étaient ceux qui aspiraient à cette fonction, et parmi eux Cheikh Fall, à l’époque président-directeur général d’Air Afrique, dont le siège était à Abidjan. Après mon élection comme député (parce que la première fois que j’étais Premier ministre j’étais non élu), Senghor m’a fait savoir qu’il allait me reconduire comme Premier ministre, mais qu’avant il souhaitait que j’appelle Cheikh Fall pour lui dire qu’il le voulait dans le gouvernement comme ministre d’État chargé des Travaux publics, des Transports et des Télécommunications. Il faut reconnaître que Cheikh Fall avait réalisé un bon travail au niveau de la compagnie multinationale -exemple réussi d’une bonne politique de coopération et d’intégration régionale. On était fier de ce qu’il en avait fait. J’appelai donc Cheikh Fall. Je pus ainsi mesurer toute sa rancœur envers le président de la République: « Senghor se moque des gens 1. On en a assez, il passe son temps à voler de continent en continent pour chercher des doctorats honoris causa et met toute la puissance de l’État au service de son prestige. »

Je lui répondis: «Cheikh, je ne suis pas de ton avis. Senghor dirige quand même ce pays et il le fait bien. J’ai l’honneur d’être son Premier ministre et je suis chargé de gouverner. Il définit la politique de la nation, et moi je l’exécute avec le gouvernement. Je sais aussi qu‘il a une grande confiance en toi.

-Abdou, me dit-il, Senghor, c’est fini. Il faut le savoir. Je te signale d’ailleurs [et c’est là qu’il m’a vraiment surpris] que j’ai vu un grand marabout qui m’a dit avoir vu en rêve que je serais le prochain président de la République du Sénégal. Ce chef religieux a dit que, pour Senghor, c’était bien fini. Dans quelques jours, tu vas voir qu’il va commencer à boiter, et ce sera le début de la fin. Moi, je me présente aux prochaines élections et je gagnerai. Le peuple a besoin de moi, et puis les chefs religieux sont tous pour moi. Tout le monde, y compris le khalife général des mourides, est avec moi. »

Je lui fis remarquer la gravité de ses propos, en lui rappelant que le président Senghor avait confiance en moi et qu’il m’avait chargé de l’appeler pour lui proposer de rejoindre son gouvernement. Je ne comprenais pas sa réaction. «Je refuse cette proposition, me dit-il. Mon ambition, tu la connais. »

Je me demandai alors comment présenter ce refus au président Senghor, car  je ne voulais pas qu’il pense que c’était moi qui avais des réticences à mettre Cheikh Fall au gouvernement. J’appelai Jean Collin, qui à l’époque était ministre de l’Intérieur, et je lui fis part de ma perplexité après ma conversation avec Cheikh Fall, tout en lui rapportant les propos de ce dernier.

«Ne vous en faites pas », me dit-il. Il téléphona alors à Mme Senghor et lui raconta toute l’affaire. Cette dernière prévint à son tour son époux. C’est ainsi que Senghor et moi n’eûmes jamais à en parler. Cheikh développa son action jusqu’à la veille des élections. Mais, comme il n’avait pas de parti politique pour porter sa candidature, il ne pouvait pas, en vertu des dispositions constitutionnelles d’alors, se présenter à l’élection présidentielle.

Après celle-ci, Senghor fit relever Cheikh Fall de son poste d’administrateur du Sénégal à Air Afrique. De ce fait, il cessait d’en être le président-directeur général. Il fut remplacé par un administrateur désigné par la Côte d’Ivoire.

DANSOKHO, BATHILY, LANDING…

Dans les moments de crise, Dansokho venait me voir, souvent avec Magatte Thiam, ou Sémou Pathé Gueye, ou Samba Diouldé Thiam, et tous me donnaient des conseils. Dansokho est un homme animé d’un esprit très positif. C’est pourquoi d’ailleurs il a dit, évoquant son séjour en prison: «On nous a mis en prison en 1988, mais nous l’avions mérité parce que nous avions fait des bêtises.» Il le dit honnêtement et il sait de quoi il parle; les autres aussi.

En 1991, avant que je ne forme le gouvernement de majorité présidentielle élargie, Dansokho a demandé à me voir. «Monsieur le Président, je voudrais faire une tournée à travers le pays pour dénoncer Abdoulaye Wade, parce que je veux que le pays sache qui il est. »

Je lui dis: «Mais vous étiez ensemble en 1988, vous avez travaillé ensemble contre moi, et vous venez me dire une telle chose ?

-Oui, oui! me répondit-il. Mais il y a beaucoup de choses que le pays doit connaître sur lui, et moi, je veux faire une tournée pour le dénoncer. »

Il est donc entré avec son camarade Magatte Thiam dans le gouvernement de majorité présidentielle élargie. Mais j’ai finalement réussi à le convaincre de renoncer à sa tournée. .

Quant à Abdoulaye Bathily, le chef de file de la Ligue démocratique, j’avoue qu’avec lui aussi mes rapports restèrent fort bons, même si la différence de nos visions politiques était patente. Il n’a pas toujours été tendre avec moi, mais une certaine sympathie a toujours présidé à nos échanges. Et puis j’aimais beaucoup son . beau-père, Samba Cor Sarr, et cela créait un lien. Quand j’étais gouverneur du Sine-Saloum, Samba Cor Sarr y était inspecteur régional de l’élevage et faisait partie des hauts fonctionnaires de grande qualité qui m’entouraient. Donc, j’avais une sympathie naturelle et ancienne pour Bathily. Au moment où il devait passer maître de conférences à l’Université, Iba Der Thiam a voulu s’y opposer en me disant qu’il n’était pas au niveau requis.

Bathily, ayant fait ses études en Angleterre, n’a pas eu son troisième cycle comme dans le système français, mais sa thèse d’État a quand même été soutenue à Dakar. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais Iba Der a demandé à ses agents de ne pas me transférer le projet de décret pour le nommer maître de conférences. Finalement, c’est quand j’ai demandé au recteur, Madani Sy, de trouver une solution qu’Iba Der a compris qu’il ne pouvait pas aller contre la volonté du. président de la République, et Bathily a donc pu être nommé. Le même problème s’est d’ailleurs posé au niveau du conseil de l’Université quand Sémou Pathé Guèye a soutenu sa thèse de doctorat. Une majorité de membres du conseil de l’Université refusa sa nomination comme maître de conférences. Là aussi, j’ai réclamé le projet de décret et je l’ai signé en accord avec le recteur Souleymane Niang.

En 1988, la Ligue démocratique avait refusé de discuter avec moi; c’est seulement après les élections de 1993 que Bathily a voulu me rencontrer. Il a demandé une audience et je l’ai reçu la nuit au Palais. Alors qu’il n’estimait pas le dialogue possible quelques années auparavant, il est venu ce soir-là offrir spontanément sa collaboration, dans l’intérêt national. Il entra au gouvernement pour diriger le département de l’Environnement, tandis que son camarade Mamadou NDoye s’occupait de l’Éducation de base.

Avec Landing Savané aussi, j’avoue que les relations n’ont jamais été heurtées, même s’il n’a participé à aucun gouvernement de majorité présidentielle élargie. En 1988, Landing n’était pas très proche de Wade. J’ai pensé le nommer quand, en 1995, j’ai voulu à nouveau former le gouvernement de majorité présidentielle élargie. Je l’ai alors appelé et lui ai fait savoir que Wade aussi allait entrer dans le gouvernement, et je lui ai demandé qui, de lui ou de Marie-Angélique, son épouse et camarade de parti, voudrait y venir.
Il a dépassé la question en me disant: «Président, vous avez besoin d’une opposition crédible. Vous ne pouvez pas mettre tout le monde dans le gouvernement, sinon ce sera l’unanimisme à l’Assemblée nationale.» Je n’ai pas insisté parce que son argument était pertinent.

DEMISSION DE KEBA MBAYE

Qu’on me permette un bref retour en arrière pour rappeler les faits marquants ayant permis l’élaboration d’un Code électoral consensuel. En 1991, j’avais réuni tous les partis politiques autour du président Kéba Mbaye pour l’élaboration de ce code. Grâce à sa science juridique et à l‘appui d’autres juristes éminents comme Youssou Ndiaye, Ibou Diaité et Kader Boye, grâce aussi à son sens pédagogique, à ses qualités de négociateur et d’homme de synthèse, un projet de Code électoral fut accepté par toutes les parties.

Le président Kéba Mbaye vint alors me présenter ce texte et m’en exposer les grandes lignes. Je le félicitai, félicitai ses collègues juristes ainsi que toute la classe politique. J’acceptai le projet de code et décidai de le soumettre immédiatement à l’Assemblée nationale, sans même y changer une virgule. Le code fut adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale et promulgué par le chef de l’État. Les élections de 1993 devaient quand même révéler une faille dans le système.

Dans l’enthousiasme général du consensus, on avait créé à la cour d’appel une commission électorale qui devait proclamer les résultats. La commission était placée sous la direction du premier président de la cour d’appel, entouré de magistrats et de responsables des partis politiques. Mais, malgré toutes nos précautions, la politique politicienne reprit vite le dessus, les partis politiques ne songeant qu’à leurs intérêts au détriment de l’intérêt national. Sans entrer dans le détail, j’indiquerai simplement qu’il y eut un blocage total -et, malgré tous les appels à la raison et à l’esprit des textes, les résultats ne purent être proclamés par la commission en raison de l’opposition systématique de certains représentants de partis politiques. La cour d’appel décida alors de renvoyer le dossier au Conseil constitutionnel, qui l’examina, mais ne trancha pas. Kéba Mbaye m’appela alors pour me dire: « Monsieur le Président, j’ai étudié le dossier et l’ai renvoyé à la cour d’appel avec des directives, mais moi, je démissionne.» Devant mon étonnement, il ajouta: «Oui, oui, monsieur le Président, je démissionne, et c’est irrévocable. »

Ce jour-là, j’avais terminé le Conseil des ministres assez tôt, à 11 heures, et j’appelai immédiatement le Premier ministre pour l’en informer et lui dire qu’il fallait absolument qu’on trouve une solution. Je fis appeler Youssou Ndiaye, premier président de la Cour de cassation, à qui j’appris la nouvelle.

«Je suis abasourdi, me dit-il.

-Est-ce que tu veux être nommé président du Conseil constitutionnel, Youssou? lui demandai-je alors. -Monsieur le Président de la République, je suis à votre disposition, mettez-moi là où vous voulez », me répondit-il. C’est donc comme cela que Youssou Ndiaye est devenu président du Conseil constitutionnel.
Je me pose toujours des questions sur les raisons de la démission de Kéba. Je n’ai pas, jusqu’à ce jour, obtenu d’explication tangible. Pourquoi a-t-il lâché la République au milieu du gué?

J’essaie de trouver des explications, mais la rumeur court selon laquelle on lui aurait demandé des choses qu’il ne pouvait pas faire. «Ce n’est pas le Président, aurait-il dit, mais quelqu’un de son entourage qui a voulu faire pression sur moi.» Pour moi, cela n’a pas de sens: je ne vois pas pour quelle raison on aurait fait pression sur lui puisque, ces élections, je les avais gagnées.

Peut-être a-t-il voulu donner l’impression d’être un homme capable de dire non et de résister au pouvoir? Le plus dur pour moi fut, après sa démission, de voir les responsables de l’opposition aller vers lui et le féliciter, comme si c’était vraiment un des leurs. Ça, je ne peux pas le comprendre. Ou alors peut-être a-t-il reçu des menaces au point d’avoir pris peur ... Je n’en sais rien, mais quand on connaît la suite des événements, l’hypothèse est plausible.

Certains ont voulu romancer cette histoire et en faire une légende. Ainsi, quand des troubles se sont produits à Médina Gounass, dans le département de Vélingara, j’ai demandé qu’on les gère avec intelligence. Il s’agissait de questions difficiles, à la fois politiques et religieuses, à l’intérieur de la même localité. J’ai donc demandé au ministre de l’Intérieur, Djibo Kâ, de dire au gouverneur de Kolda de gérer ces problèmes avec un maximum de doigté. Mais, contre toute attente, le gouverneur Pape Bécaye Seck a alors affirmé, devant témoins, qu’il n’était pas là pour «recevoir des instructions ». «Kéba Mbaye a bien fait d’ailleurs, a-t-il ajouté. Quand on a voulu lui imposer des choses qu’il ne devait pas faire, il a refusé, c’est des exemples comme ça qu’il faut suivre. » Lorsque cela m’a été répété, j’ai fait venir les témoins, qui me l’ont confirmé. J’ai alors demandé à Djibo Kâ de le convoquer pour lui demander à son tour la confirmation de ses propos, ce qu’il a fait. Je l’ai donc relevé de ses fonctions. C’était moins pour sanctionner une désobéissance que pour punir et fustiger un contresens historique particulièrement grave.

Une autre fois, c’est sur RFI que j’ai entendu un journaliste togolais, qu’Assane Diop recevait, tenir ces propos: « Vous savez, il faut bien qu’il y ait en Afrique des gens comme Kéba Mbaye, puisque, lorsqu’on a voulu lui imposer, disons, le point de vue du gouvernement, il a refusé et a démissionné. » J’ai alors pris mon téléphone et appelé Assane Diop. «Je ne fais pas de démenti, mais mettez les choses au point puisqu’elles ne se sont pas passées comme ça. Je n’ai jamais donné d’instructions à personne et il faut absolument rétablir la vérité. » Ce fut fait, et de belle manière.

J’ai cessé ensuite de recevoir Kéba jusqu’au moment où on a mis en place l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)

CHEIKH TIDIANE SY LACHE DIOUF POUR WADE

J'ai déjà parlé de mes excellents rapports avec tous les chefs religieux sénégalais, musulmans comme catholiques, et avec toutes les confréries. Je n'y reviens pas, sinon pour évoquer un cas particulier. Celui de Cheikh Ahmet Tidiane Sy, avec qui j'entretenais des relations privilégiées. Il me considérait comme son frère. Il m'a toujours soutenu de toutes ses forces. Au demeurant, à l'occasion de l'élection présidentielle de 1988, il avait créé ce mouvement de soutien à ma candidature, le MSRA (Mouvement de soutien pour la réélection d'Abdou Diouf). Je le recevais en audience tous les mois, non pas dans mon bureau, mais dans mes appartements, dans mon salon, et nous passions notre temps à parler de tout : philosophie, astronomie, métaphysique, tradition, culture. Cheikh est vraiment un homme très agréable, très cultivé, même si on ne peut pas être d'accord sur tout. Nous avions une audience prévue en décembre 1992, mais j'ai eu un empêchement car je devais aller en Arabie Saoudite pour une visite inopinée, et l'audience a été reportée au mois de janvier. Mais à mon retour de Ryad, quand on a voulu fixer l'audience, Cheikh a refusé les dates qu'on lui proposait, prétextant un emploi du temps trop chargé.

La campagne électorale qui commençait en janvier fut donc lancée sans que j'aie la moindre nouvelle de lui. Mais une nuit, alors que j'étais à Saint-Louis, je me suis réveillé vers 4 heures du matin, et mon épouse aussi. Je lui ai dit alors: «Élisabeth, je sens que Cheikh Tidiane Sy m'a quitté parce que son silence m'inquiète. Dans mon sommeil, une chose m'a traversé l'esprit: je crois qu'il m'a lâché. » Et ça n'a pas raté. En effet, un ou deux jours après, son fils Moustapha Sy a entamé une série de conférences pour me traîner dans la boue et m'insulter; c'était la manœuvre. Et lui a attendu le dernier moment pour faire des cassettes où il demandait à tous les tidianes de voter pour Abdoulaye Wade. Il a fait dire à son frère Abdoulaye Aziz Sy Junior: «J'ai rompu tout lien avec Abdou Diouf. Il faut soutenir Abdoulaye Wade." Je dois rendre hommage à Junior puisque ce dernier lui a répondu: «Non, tu nous avais dit de soutenir Abdou Diouf, et aujourd'hui tu nous demandes de lui tourner le dos. Dis-moi ce qu'il t'a fait pour que tu n'aies plus confiance en lui. » Cheikh lui a dit: «Fais simplement ce que je te dis de faire. »
Il lui a alors répondu: «J'ai toujours fait ce que tu me demandais de faire, mais cette fois je ne puis obtempérer. »  Junior a donc refusé et a lancé un appel en ma faveur.

DIOUF LOUE LA LOYAUTE DE JAMMEH

A propos de la Casamance, je dois du reste rendre hommage au président de la Gambie, Yahya Jammeh, qui s'est montré extrêmement coopératif dans la recherche d'une solution à la crise casamançaise, contrairement à son prédécesseur, Daouda Diawara, qui n'a jamais joué le jeu.

Le président Jammeh nous a apporté tout son appui, alors que, à sa prise de pouvoir, l'opinion publique estimait plutôt qu'il fallait s'en méfier, parce qu'il pouvait en sous-main aider les rebelles. Je sais que cela n'a jamais été le cas et qu'au contraire il a toujours déclaré aux rebelles casamançais: «Vous n'êtes pas dans le vrai.» Une fois même, à une délégation partie le voir pour l'entretenir de sa volonté d'indépendance, il aurait répondu: «C'est hors de question.» La conversation m'a été rapportée par quelqu'un qui était dans la délégation de rebelles. Jammeh nous a aidés à créer cette dynamique de paix dont je parlais plus haut. Il a toujours été loyal avec moi, contrairement à Diawara, qui, même s'il n'a pas été déloyal dans le problème casamançais, n'a rien fait non plus pour m'aider à le résoudre.

Un jour, je me souviens que Lansana Konté, le président de la république de Guinée, à la fin d'une réunion de l'OMVG (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie) qui s'était tenue à Conakry, nous a dit avec son franc-parler habituel: «Maintenant on va parler entre nous.' Diawara, Nino [Nino Vieira, de la Guinée-Bissau], vous ne valez rien: vous n'aidez pas notre frère Abdou dans la solution de la crise casamançaise. » Je suis intervenu pour souligner que le président Nino m'apportait son aide dans cette crise,mais je n'ai rien dit à propos de Diawara.

Donc, quand Yahya Jammeh a pris le pouvoir en renversant Diawara, de bonnes âmes ont tenté de lui faire croire qu'il ne devait pas dormir sur ses deux oreilles, car le Sénégal s'apprêtait à l'attaquer. Lorsque le coup d'État s'est produit, la Gambie traversait une longue période d'insécurité. Nous avions donc disposé des forces le long de la frontière pour nous protéger de troubles éventuels, ce qui était la moindre des précautions. Heureusement, le président Jammeh a très vite compris que nous n'avions pas d'intention hostile à son égard. Je lui ai moi-même téléphoné à ce sujet, et quand il est venu me rendre visite, je l'ai accueilli en chef d'État. On a discuté, puis ce fut mon tour d'aller lui rendre visite. Bref, nos relations étaient excellentes. Malheureusement, et malgré son aide, nous ne sommes pas parvenus à trouver une solution à la crise casamançaise, et les négociations ont continué à piétiner.