mercredi 31 décembre 2014

FESTIVAL INTERNATIONAL DE THILOGNE: Plaidoyer pour le patrimoine culturel du Fouta


Le festival international Développement et de Culture de Thilogne a servi de tribune ce week-end pour revisiter et mettre en valeur le patrimoine culturel du Fouta menacé par la mondialisation.
Pour le 2ème jour de festivités, le stade municipal de Thilogne est archicomble. Jeunes et adultes parés de leurs plus beaux habits étaient venus nombreux chanter et danser sous le rythme des mélodies traditionnelles peulh. Le programme de cet après-midi offrait l’occasion aux différentes troupes traditionnelles de la localité de revisiter le patrimoine culturel du Fouta. Peu mis en valeur de nos jours, ce riche héritage ancestral est de plus en plus délaissé par la jeune génération. Pour ce grand rendez-vous biennal, aucune secte n’est exclue. Caydè, Naalè Lawbè, Awluubè…etc. munis de leurs instruments traditionnels ont tous répondu présent pour les prestations traditionnelles. A même le sol, chaque groupe a exposé des objets artisanaux en fonction de ses propres identités culturelles.
Devant l’une de ces nombreuses expositions, composée de canaris multicolores, fils de coton et autres accessoires pour tisser, plusieurs femmes ornées de parures chantent le ‘’lingu’’. Cette mélodie des Mabubès est exécutée à l’occasion des mariages. ‘’A travers le ‘’lingu’’, nous chantons les louanges de la future mariée une semaine avant la nuit de noce pour l’encourager dans son prochain ménage. Pendant 8 jours, nous la conseillons aussi, via les chansons, sur la conduite à tenir dans la vie de couple’’, renseigne la plus âgée du groupe, Aïssata Samba Guissé. Et la vieille dame de poursuivre : ‘’L’identité d’une personne, c’est avant tout sa culture. Nous sommes l’épine dorsale et gardienne de la culture.’’
A quelques mètres de cet endroit, une autre troupe de femmes tatouées autour de la bouche et portant des grosses boucles d’oreilles dorées avancent à petits pas mesurés en chantant et dansant le thiaydè, sous le rythme soutenu de claquements des mains. Jadis chanté lors de chaque fête de tabaski, cette danse intéresse de nos jours de moins en moins la jeune génération. Du coup, les aînés s’inquiètent sur son devenir. ‘’Le monde a changé. C’est seulement lors de chaque festival qu’on a l’occasion d’exécuter le thiaydè. Maintenant, avec la mondialisation, c’est la lutte, les émissions télévisées et internet qui ont pris le dessus. Les filles ne maîtrisent plus les chansons que nous leur apprenons’’, se désole la vieille femme, Torodo Lâ.
Perte de valeurs
Le délaissement culturel ne concerne pas uniquement les chansons des femmes. La pratique de la circoncision a elle aussi perdu de ses valeurs. Parmi les expositions traditionnelles, un petit groupe de personnes attire l’attention du public. Une dizaine de petits garçons vêtus de tuniques blanches assorties de bonnets au bout pointu sont assis côte à côte sur le sol, les pieds allongés. A côté, un vieil homme muni d’un petit bâton surveille attentivement leurs moindres mouvements et gestes. Soudain, les ‘’dioulibès’’ (circoncis) et leur maître entrent en scène dans le grand rectangle formé par les innombrables spectateurs. Un petit défilé pour passer en revue l’héritage transmis de génération en génération.
‘’Les candidats à la circoncision devaient être âgés d’au moins 20 ans. Maintenant, ce sont des gamins qui subissent la circoncision’’, regrette le superviseur des ‘’Dioulibès’’, Amadou Diop. Selon lui, la circoncision était considérée comme l’acte de passage à la vie d’adulte. ‘’Les jeunes circoncis passaient toute la journée dans la forêt pendant une période d’une semaine. Mais de nos jours, ces pratiques n’existent quasiment plus. Les enfants sont circoncis à l’hôpital’’, se désole le vieux Diop. Il poursuit : ‘’Sans tradition, nous ne sommes rien. Nous devons veiller à perpétuer à tout prix nos coutumes et traditions’’.

  EnQuête 

mardi 30 décembre 2014

Radio communautaire: Doumga fm orne le portail audiovisuel de Matam


Radio communautaire: Doumga fm orne le portail audiovisuel de Matam  
Une liesse d’applaudissement à l’annonce de la nouvelle, tout Doumga Ouro Alpha vient d’assister à la réalisation de sa doléance d’antan. Le rêve d’avoir une tribune communicationnelle devient réalité grâce à un de ses dévoués fils.
Doumga Fm est le nom du nouveau né des radios communautaires du nord. Ce joyau du groupe « Tabalde Communication » avec à sa tête le journaliste Ousmane (Makka) Ly, émet sur la 93.6
Ousmane Mackka Ly PDG Doumga fm
Ousmane Mackka Ly PDG Doumga fm
En effet, ce bijou tant convoité par nos populations voit le jour et prendra son envol ce 27 Décembre 2014 à partir de 9h30, jour de son lancement. Ainsi, une doléance de longue date va être résolue.
L’un des principaux objectifs de cette radio communautaire demeure naturellement d’informer, d’instruire mais également de véhiculer l’aspect culturel positif au profit de la société contemporaine.
Ousmane LY dit Makka LY et son équipe, sous le haut Parrainage du Khalife Thierno Mamadou Lamine LY et des notaires et autorités de Doumga Ouro Alpha, mais également des responsables de la commune de Bokidiawé célébreront le démarrage de votre station Doumga fm qui émet sur la 93.6.
Le but : enrichir le paysage radiophonique des foutankés et fournir davantage d’informations et de divertissements aux auditeurs. Cette nouvelle radio, dira Ousmane LY a une ligne émettrice et éditoriale claire.
En effet, la politique éditoriale de la station sera totalement indépendante de toutes influences politique, religieuse ou sociale, selon un porte-parole de la station. «Notre crédibilité est extrêmement importante et nous devons faire en sorte de respecter chaque jour ces principes», a-t-il déclaré.
Une équipe légère d’une dizaine de journalistes, animateurs et techniciens veillera sur le fonctionnement de la station.
Doumga Fm se positionne comme la « vitrine du Fouta émergent avec un ancrage au cœur du pays et une ouverture aux diverses aires géographiques et culturelles, notamment en direction de la  diasporas ».
Il est a noté, selon Oumar Cheikh LY, journaliste et communicant, l’existence d’un vide malgré l’émergence de nouvelles entités et offres médiatiques, malgré une présence satellitaire accrue de radios sénégalaises, notre presse communautaire n’a pas encore atteint la vitesse de croisière nécessaire et exploitée toutes les potentialités et opportunités qu’offre l’économie médiatique. Aussi, le Fouta reste marginale dans l’industrie des contenus, de la production, de l’édition et de la distribution des programmes et services de presse, radio, télévision, regrette t-il.
En outre, voici la vision de Ousmane Makka LY qui a dévoilé ce projet « Nous ambitionnons de créer et d’offrir, à partir  de l’antenne, une plateforme qui soit à la fois un catalyseur et un relais amplificateur de tout ce qui se fait de mieux dans le nord. Nous communicateurs, devons œuvrer à permettre au Sénégal et à l’Afrique et aux africains de donner leurs points de vue et perspectives sur la marche de notre propre pays, notre continent et du monde contemporain.
Selon Makka LY, « Nous devons être la voix des sans-voix, des citoyens et de la bonne gouvernance publique. Nous devons être l’antenne des talents et succès des villageois sur l’étendu du territoire et en dehors du pays même. C’est dire qu’à travers la radio et le renforcement des capacités humaines, nous devons accompagner les initiatives et les projets publics et privés, qui contribuent à la transformation politique, économique et sociale de la zone ».
Le vaste projet de radio communautaire en préparation depuis des années veut aussi montrer un Sénégal qui gagne. « Il est aussi de notre responsabilité de contribuer à donner la véritable image de notre région, de ses populations, de ses élites, de ses talents et de ses leaders qui influencent véritablement les tendances au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Bref, notre objectif est aussi de constituer une plateforme de rencontre, d’intégration des professionnels et des amateurs, qui mettent en valeur une richesse méconnue du grand public tout en offrant des opportunités au public, au monde des affaires pour le progrès de notre pays qui compte sur l’échiquier mondial. Nous avons foi que de la même manière que des champions sénégalais s’affirment de plus en plus dans tous les domaines, ce projet qui prend racine au Fouta, s’étendra à d’autres aires et saura trouver sa bonne place», explique Oumar Cheikh LY, l’un des conseillers de l’administrateur.
Doumga Fm se traduira aussi dans la composition et la diversité prévues des effectifs et dans les contenus.  »Ce sera une plateforme diversifiée avec des programmes alléchants. » indique M. LY Oumar
L’administrateur de « Tabalde Communication », Ousmane Makka LY, totalise en général 14 années d’expérience professionnelle publique et privée, nationale et internationale. Il est également expert consultant national en communication, gestion, TIC et droit de la Régulation, droit d’auteur et droit de la communication.
L’Administrateur Général, M. LY, porte également la casquette de conférencier, fervent serviteur de son village, de son Khalife et des couches vulnérables auteur d’articles, préfaces et ouvrages sur l’audiovisuel.
Selon le directeur Ousmane Makka LY, il s’agit également de promouvoir la localité avec sa jeunesse pour un avenir meilleur.
La Radio émet depuis déjà une dizaine de jours
Bonne écoute aux auditrices et auditeurs de Doumga fm
laviesenegalaise.net



Fiche de lecture : Les effets de la Mondialisation sur le développement économique des pays de l´Afrique Subsaharienne, de Monsieur Sileymane Sokome


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Dans son ouvrage « Les effets de la mondialisation sur le développement économique des pays de l´Afrique subsaharienne » Sileymane Sokome analyse les problémes économiques, politiques et sociaux auxquels le continent africain est confronté depuis des années dans la mondialisation. L´auteur, un enfant né et grandi en Afrique plus particuliérement au Sénégal, vit très loin de son pays natal. Il est confronté á des réalités socioéconomiques que le lecteur a l´impression de ne pas le comprendre dans l´ouvrage. Á la premiére lecture du livre on sent que l´auteur est révolté voir même angoissé. On ressent un cri de colére, de révolte et de détresse mais aussi l´amour de l´auteur envers son continent et son pays le Sénégal.
L´auteur ne fustige pas la libération des marchés en tant que telle mais la maniére dont elle est pratiquée et gérée en Afrique avec ses acteurs. Selon l´auteur, il serait illusoire de rejeter la mondialisation car la libération des marchés peut permettre aux pays, quelque soit leur niveau de développement, de servir les opportunités offertes pour émerger. Pour cela l´auteur défend la thése selon laquelle, l´Afrique est bien mondialisée et l´ouverture des marchés n´est pas la cause du probléme de développement que rencontrent les pays africains, mais des facteurs internes et externes qui sont incompatibles á la mondialisation freinent le développement de l´Afrique. Il se justifie par la convoitise de l´Afrique au niveau international et les investissements directs, étrangers ou nationaux fleurissants ainsi que le potentiel économique de l´Afrique qui fait du continent le théâtre d´une compétition entre les oligopoles dans un monde globalisé avec des taux de croissance extrêmement forts.
Le probléme de l´Afrique pour l´auteur c´est le manque de vision et de volonté de ceux qui sont censés organiser et transformer les ressources naturelles pour le développement du continent et au profit des populations africaines. Pour cette cause, les grands perdants de la mondialisation ce sont les citoyens «lambda» qui subissent les effets négatifs de la mondialisation avec la complicité des dirigeants africains et les multinationales opérant en Afrique ainsi que les institutions financiéres internationales comme la Banque Mondiale et le FMI.
Le probléme de l´Afrique ce sont davantage certains dirigeants, ces corrompus qui n´aiment pas leurs peuples respectifs ainsi que les multinationales internationales insoucieuses du développement du continent. Il faut souligner, que l´auteur, ne place pas tous les pays africains dans la même rubrique. Il précise que les économies africaines sont différentes et qu´une minorité des pays subsahariens sont prêts á exploiter les retombées de la mondialisation.
L´auteur conclut dans son ouvrage que, sans la mise en place des politiques claires de développement et des institutions fiables et adéquates, les populations africaines continueront á subir les méfaits de la mondialisation. L´auteur lance un appel fort : il faut que les intellectuels africains se lévent et refusent d´être dictés par quiconque, que ce soit la Banque mondiale, le FMI ou les puissances étrangéres. L´auteur ne croit pas á ces institutions qui n´ont ni permis d´aboutir á une stabilité financiére ni assuré une éradication ou une réduction de la pauvreté. Comme l´économiste américain, Joseph Stiglitz, Sileymane Sokome remet fortement en cause la mondialisation néolibérale, telle qu´elle est pratiquée de nos jours dans les pays en voie de développement.
Pour l´auteur, la solution pour l´émergence de l´Afrique dépend des africains. Cela veut dire, il faut croire et faire confiance en nous-mêmes. Personne ne développera le continent á la place des africains, il faut que cela soit très clair dans les esprits des africains. L´Afrique doit penser á son développement en le voulant et en le mettant en œuvre. Pour Sileymane Sokome, le développement d´un pays ne se négocie pas du tout, il se pense, il se veut, il se met en œuvre et il se dit aussi. Ni les organisations internationales financiéres, á savoir la Banque mondiale ou le FMI, encore moins les sommets soi-disant sommet Afrique-France, Afrique-Union européenne, Afrique-Chine, Afrique-Inde, Afrique-Etats-Unis ou leur aide de développement ne feront avancer l´Afrique sans la volonté politique des gouvernements africains. Il faut que les gouvernements africains aient la responsabilité pour avancer leurs pays tout en ayant une souveraineté nationale des Etats africains sans dépendre d´aucun pays et d´aucune institution financiére. Pour cela, les africains doivent se mettre au travail. Ils doivent faire en sorte que les dires, les discours ainsi que les mentalités soient en parfaite harmonie avec leurs actes pour une Afrique prospére. L´émergence de l´Afrique dépend des africains, elle peut venir nulle part ailleurs, conclut Sileymane Sokome.
Vous pouvez commander le livre sur ce lien: Edilivre
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Putsch avorté de Banjul: Yaya Jammeh parle et cite…le Sénégal


Mes chers compatriotes Gambiens,
A 01 heure ce matin, des forces loyales à Lamin Sanneh, disgracié et ancien Commandant des Forces armées, ont envahi la Gambie, à partir du Sénégal avec comme objectif de renverser son gouvernement légitime.
Un groupe d’hommes armés a attaqué le palais présidentiel et le poste militaire de Denton Bridge, avant d’être rapidement repoussés.
Quatre des insurgés ont été tués et quatre autres capturés. Sanneh qui a subi des blessures pourrait être mort dans l’attaque.
Aucun gambien n’est plus affecté que moi, par ce complot odieux perpétré par Sanneh, qui ajoute au péché de trahir un ami, l’ignominie d’une haute trahison.
Soyez assurés que les ennemis du peuple ont été vaincus, et que je vais être de retour de ma visite d’Etat en France immédiatement, afin de superviser l’enquête et de m’assurer que les auteurs de ce complot seront traduits en justice.
Yaya Jammeh

SOURCE :SENEGO

dimanche 28 décembre 2014

OUMAR SANGHOT AMBITIONNE DE CONQUERIR LE MONDE

Oumar sanghot a eu l'amour de la music à bas Age et pourtant rien ne le destinait à l'art mais sa passion a finit par prendre le dessus sur ses études " c'est la musique qui a vraiment gâté mes études " .Mes parents n'ont jamais voulu que je chante mais quelque part ils savent que j'ai l'art dans le sang .C'est en 1998 qu'Oumar sanghot entre dans la musique "au début je faisait du rap ,j'avais mon propre groupe de rap mais depuis 2004 Je fais une autre style musical .Sa musique est la conjugaison de plusieurs   sonorités africaines et occidentales ."Je fais une musique universelle destinée à toutes les cultures et toutes les races ".Pour le moment Oumar sanghot n'a pas encore mis une production sur le marché sénégalais mais il a à son actif deux singles qui cartonnent très bien .La francophonie a été une occasion pour ce jeune artiste de montrer tout son talent aux médiats occidentaux qui l'ont sollicité durant tout le sommet "Avec la francophonie j'ai fais un grand buzz ,presque toutes les chaines m'ont invités a participer a leur émissions .Tous les blancs qui étaient sur place était vraiment d'accord d'ailleurs beaucoup me sollicitent en ce moment .Mais moi je veux aller doucement je sais que si le dieu me prête longue vie je peux aller loin dans la musique

BOUDAL NDIATH

JOURNALISTE -CONSULTANT CHEZ AFRICPOST

Le Sénégal ou l’exception africaine: Interview avec Souleymane Sokome, juriste et politologue





Souleymane Sokome (Photo) est originaire du nord du Sénégal plus précisément de la commune de Hamady-Ounaré, située dans la région de Matam. Après avoir obtenu son baccalauréat au Lycée Mixte Maurice de Lafosse de Dakar et son Diplôme d´Etudes Universitaires Générales (D.E.U.G) au Département de Langues et Civilisations Germaniques de l´Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il poursuivra ses études supérieures en Allemagne et en France, où il sera diplômé des sciences politiques et juridiques des universités de Francfort, de Lumière 2 de Lyon et de l´institut européen de l´université de la Sarre.
Dans l´interview qu´il nous a accordée depuis Berlin, il donne son point de vue sur la démocratie africaine en général et sénégalaise en particulier, les cinquante années d´indépendance du continent et sur la situation qui prévaut actuellement dans la sous-région ouest-africaine.
Le Sénégal est présenté le plus souvent comme étant un modèle en matière de démocratie et d’Etat de droit, qu’en pensez-vous ?
Soixante ans après les indépendances, les régimes démocratiques restent minoritaires sur le continent africain. La plupart des Etats, sans être forcément autoritaires ou répressifs, ne respectent pas les préceptes de l´Etat de droit et favorisent le maintien au pouvoir d´une élite politique voire économique bien souvent à base ethnique. Ces Etats ne respectent pas les règles du pluralisme politique, les Droits de l´homme ou les libertés fondamentales et les transitions démocratiques. En outre, le continent africain a connu entre quatre vingt et quatre vingt cinq coups d´état au cours des cinq dernières décennies. En Afrique de l´Ouest excepté le Sénégal et le Cap-Vert tous les autres pays ont connu des transitions anti-démocratiques. Le Sénégal n´a jamais connu de coup d´Etat.
Si on se base sur cette analyse globale de la démocratie africaine et sans être arrogant, on peut dire que le Sénégal offre une singularité d´être l´un des pays les plus fiables en matière de démocratie en Afrique subsaharienne. La deuxième alternance politique qui vient de se produire au plus haut sommet de l´Etat sénégalais confirme la règle. Une belle leçon de démocratie qui devrait inspirer bien des pays du continent.
A votre avis qu’est ce qui fait le fondement de cette culture démocratique au Sénégal ?
La particularité de la démocratie sénégalaise s´explique par son passé. Le Sénégal a entrepris, bien avant les autres pays africains, de libéraliser sa vie politique, faisant ainsi oeuvre de pionnier sur le continent.
Pendant la colonisation, à la fin du XIXe siècle, l’Assemblée nationale française avait reconnu la citoyenneté aux Sénégalais des quatre communes (Dakar, Saint Louis, Gorée et Rufisque) qui pouvaient donc voter et se présenter aux élections. Dès les années 1970, alors que la plupart des pays d’Afrique subissaient des régimes de parti unique, le Président Léopold Sedar Senghor avait ouvert le pays au multipartisme en reconnaissant quatre formations politiques pour ensuite l´élargir définitivement et le transformer au multipartisme intégral c´est à dire illimité en 1981. Des mouvements politiques et syndicaux de toutes sortes ont pu développer leur action. L’existence d’une « tradition démocratique » sénégalaise existait aussi au-delà de la période coloniale par la prééminence même dans nos royaumes d’un espace public élargi dans laquelle figurait déjà une diversité d’acteurs. Le respect des libertés publiques et individuelles et notamment la liberté de la presse ainsi que la maturité des institutions et des citoyens constituent de nos jours les fondements de la culture démocratique au Sénégal.
Au Sénégal on décompte plus d’une centaine de partis politiques, à votre avis est ce que démocratie veut dire inflation de partis politiques ?
Au Sénégal lors des élections présidentielles de 2012, 174 partis politiques ont été recensés comme légalement constitués par le Ministère de l´intérieur. Etymologiquement, la démocratie signifie la souveraineté du peuple, qui est l’expression de la volonté générale. Et il n’y a pas de souveraineté du peuple sans représentativité. Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser”, écrivait Montesquieu en 1748 dans De l’esprit des lois. La pluralité politique est avec le multipartisme au coeur du bon fonctionnement de la démocratie, et constitue de ce fait un rempart contre ces éventuels abus de pouvoir. Par contre il faut souligner qu´au Sénégal le multipartisme entraine souvent des problèmes qui sont entre autres l´absence de véritables projets de société, la prédominance de la doxa sur la mort des idéologies, les alliances contre nature pour la sauvegarde complice d´intérêts, les querelles de positionnement et de tendance qui priment sur l´intérêt général mais aussi la personnalisation des partis politiques. Ce n’est pas la démocratie qui est en crise dans notre pays, c’est la représentativité.
Le multipartisme intégral peut être utile dans une démocratie mais pas forcément nécessaire c´est le cas des Etats-Unis ou la République fédérale d´Allemagne qui ne fonctionnent pas sur le modèle démocratique pluraliste.
Pensez-vous qu’il y a un modèle de démocratie à la sénégalaise ?
Pour moi il n´y a pas un modèle de démocratie à la sénégalaise. La démocratie fonctionne sur la base de certaines conditions bien définies. Il ne suffit pas seulement de mentionner l’expression « démocratie » dans nos constitutions par contre , il faut que le régime instauré, qu’il soit parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel etc… respecte un certain nombre de conditions (car il n´y a aucune démocratie parfaite au monde), lesquelles sont absolument indispensables pour voir une véritable démocratie se dessiner : La souveraineté du peuple à travers le suffrage universel, « la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » affirmait Abraham Lincoln. Par le peuple, cela veut dire que c’est le peuple – et lui seul – qui choisit ses élus. Et pour que la totalité du peuple – ou du moins la plus grande partie – exprime sa volonté, il n’y a qu’une seule solution: l’instauration du suffrage universel. Le pluralisme politique, pour que la liberté de vote ne reste pas lettre morte, il est indispensable que les électeurs aient la possibilité de choisir leurs représentants. Pour ce faire, faut-il qu’ils puissent choisir entre différentes formations politiques, entre différents programmes politiques, et entre différents candidats. La garantie des libertés fondamentales, comment imaginer une démocratie sans liberté de penser, de s’exprimer ou encore de se réunir pour débattre des thématiques fondamentales de la société ? La sauvegarde des libertés fondamentales sont primordiales, essentielles et vitales. Il est nécessaire de rattacher ces libertés fondamentales au mouvement du libéralisme politique, historiquement construit contre l’absolutisme. A ces trois grandes conditions indispensables à la démocratie, il est tout à fait possible d’en voir d’autres, par exemple la séparation des pouvoirs. De ce point de vue, il apparait indéniable que le Sénégal a eu à faire preuve de temps forts démocratiques car il réunit les conditions citées en haut même si souvent on note des dérapages.
Le Sénégal a l’instar de plusieurs pays africains a célébré, il y a de cela deux ans, son accession à la souveraineté internationale, quel bilan faîtes vous de ces cinquante années d’indépendance ?
L’année a été l’occasion pour nombre d’analystes de tirer le bilan de l’action des différents gouvernements africains sur le dernier demi-siècle. Cependant, les gouvernements africains se sont distingués dans le choix de deux stratégies différentes. D´une part une démarche libérale et d´autre part socialiste. La démarche libérale a promu une économie qui se repose sur l’exportation de matières premières, la mobilisation de l’épargne locale et étrangère, le développement des infrastructures économiques et sociales et la constitution de zones monétaires sous tutelle française, en ce qui concerne l’Afrique francophone. L’objectif primordial de cette stratégie était la croissance du PIB, signe d’évolution et de modernisation, sans que l’aspect de la redistribution des richesses et de l’encadrement du creusement des inégalités ne viennent au premier plan. Le résultat de cette stratégie libérale aura été une aggravation de la dépendance économique des États africains vis-à-vis de l’étranger. La stratégie socialiste passait quant à elle par une nationalisation de l’économie, une priorité donnée à la transformation locale des produits, à la création d’un tissu industriel local et au contrôle de la répartition des richesses. Cette stratégie se serait elle aussi révélée en grande partie être un échec. De « L’Afrique noire est mal partie » de René Dumont 1966, en passant par « Et si l’Afrique refusait le   développement ? » d’Axelle Kabou (1991), pour arriver à « L’aide fatale » de Dambisa Moyo (2009), c’est un afro-pessimisme permanent qui est cultivé. L´Afrique est prise aujourd´hui en otage par l´occident sur tous les plans (financièrement, politiquement et économiquement). Sur le papier l´Afrique est indépendante mais en réalité le maître continue toujours de dicter sa loi. Même si tout n´est pas négatif mais comparée au progrès des autres continents, notamment l’Asie qui, comme l’Afrique, a subi les souffrances du colonialisme, l’Afrique se range dans le peloton de queue. C´est à nous maintenant de changer la tendance en comptant sur nos propres efforts pour faire avancer le continent.
Au vu de la situation parfois préoccupante de certains pays de la sous-région ouest africaine, quels conseils donneriez-vous aux acteurs politiques sénégalais ?
Ils doivent être plus vigilants en montrant la capacité de surmonter des crises politiques. La situation géopolitique de la Casamance doit incomber toute la classe politique sénégalaise pour trouver des solutions à la crise. Le Gouvernement du Sénégal, les intellectuels et dignitaires religieux du pays doivent oeuvrer pour la consolidation de la paix. La situation préoccupante dans certains pays de la sous-région constitue non seulement un danger pour la région méridionale du pays mais surtout pour l´ensemble du Sénégal. Quelles que soient les divergences idéologiques et mêmes de convictions religieuses, nous avons tous besoin d’être ensemble, dans le cadre d’un large rassemblement, pour faire face aux menaces qui pèsent dans la sous-région.
Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL est conscient de la gravité des faits en affirmant au sommet des Chefs d´Etats de l´Union Africaine à Addis-Abeba que « La situation qui prévaut au Mali constitue une grave menace pour ce pays frère mais également pour la sous-région ouest-africaine ». Il a proposé une opération militaire rapide sous mandat de l’Onu pour la libération du Nord du Mali et la lutte contre les groupes terroristes. Une stratégie que je salue car le Sénégal ne peut pas avoir la paix si la case du voisin brûle.
Je vous remercie Mr. Sokome.
Merci à vous aussi!
Interview réalisée á Berlin en Allemagne le 13 Aout 2012 cinq mois après les élections présidentielles de 2012 au Sénégal. Le Sénégal venait de connaitre une deuxième alternance politique de son histoire avec l´arrivée de son Excellence le Président Macky SALL.










CONFIDENCES DE COUMBA GUAWLO:DERRIERE LE MASQUE DE STAR




La diva du Sénégal s’apprête à fêter ses vingt-cinq ans de carrière en 2015 et va sortir pour l’occasion un nouvel album. Derrière son image de femme forte, Coumba Gawlo ne se dévoile que rarement. Personnalité complexe, parfois fragile, la chanteuse à qui tout semble réussir s’est forgée au fil de nombreuses épreuves. A 42 ans, elle dirige son label, son studio et bientôt sa radiotélévision à Dakar, en plus de sa fondation pour l’enfance…
La star descend un escalier en colimaçon, dans la villa de luxe qu’elle a dessinée elle-même à Yoff, un quartier résidentiel de Dakar, avec vue sur les vagues de l’Atlantique. Assise sur son canapé de cuir blanc, elle revient sur son parcours. Et se prête, pour la première fois, au jeu des confidences… Cette artiste, aujourd’hui aguerrie, se protège depuis des années derrière une lourde carapace…
Coumba Gawlo a commencé à chanter à l’âge de 7 ans et s’est fait connaître à 14 ans. De son premier succès, Soweto, une chanson écrite en 1986 par son père, elle se souvient surtout qu’il l’a empêchée de vivre sa vie d’adolescente, avec ses amis. D’ailleurs, elle a décidé de fêter ses vingt-cinq ans de carrière en 2015, parce qu’elle compte ses années de travail à partir de 1990 seulement, l’année de ses 18 ans. En réalité, voilà bientôt trente ans qu’elle chante…
A ses débuts, cette jeune fille ordinaire prenait le bus pour aller au lycée. Remarquée tôt pour sa voix dans les baptêmes et autres cérémonies où elle chantait avec sa mère, elle a été entraînée très jeune à devenir une artiste professionnelle. Son manager n’était autre que son propre père. Un policier, mais aussi et surtout un Gawlo, issu d’une longue lignée de griots – les chanteurs traditionnels du Sénégal. Coumba Gawlo garde le souvenir de répétitions parfois difficiles.
« J’ai été élevée par lui dans le métier comme un soldat, avec beaucoup de rigueur et d’exigence. Il n’hésitait pas à me donner une gifle s’il voulait que je chante haut.  » Une Gawlo doit chanter fort « , me disait-il ».
Coumba Gawlo s’est battue pour étudier. Elle est allée vers 10 ans à l’école des enfants de policiers du camp Abdou Diassé à Dakar, loin du foyer familial, à Tivaouane, une ville religieuse située à 100 kilomètres de la capitale. Elle a vécu au camp Abdou Diassé chez un collègue de son père. Devenue le souffre-douleur des aînés de cette famille d’accueil, elle a ensuite été chez une tante, qui lui faisait vendre des beignets tôt le matin au marché de Colobane.
Pata-Pata, le gros succès de 1998
De cette jeunesse pas toujours rose, Coumba Gawlo a conservé une profonde empathie pour l’enfance. Elle a lancé la fondation Lumière pour l’enfance-Coumba Gawlo à 22 ans, dès 1994. Une institution dotée de bureaux à Dakar et qui emploie neuf personnes aujourd’hui.
Son premier grand succès international, Pata-Pata, une reprise de la chanson de Miriam Makeba, fait décoller sa carrière en 1998. Cette chanson fait partie de l’album Yo Malé, produit par Patrick Bruel, chanteur français à grand succès. Un mordu d’Afrique qui l’avait repérée… Disque d’or en Belgique et de platine en France, cet album permet à Coumba Gawlo de remporter en 1999 le prix du Meilleur espoir pour l’Afrique de l’Ouest aux Kora Awards, en Afrique du Sud. « Une expérience marquante, dans ce pays où tout le monde, Noirs, Blancs, riches et pauvres, vit toujours séparé », dit-elle.
Elle y rencontre Miriam Makeba, qui l’adopte aussitôt comme sa « fille ». Elle n’en reste pas moins ancrée à Dakar et attachée à sa famille, qu’elle fait travailler dans toutes ses entreprises. Son frère, Moctar Seck, est le manager du label Sabar, qui produit un disque par an et organise ses tournées. Elle lance en 1999 une boîte de nuit, Djessy, dans le quartier de Reubeuss, qui fermera quelque temps plus tard.
« J’ai monté avec mes propres revenus cette boîte de nuit qui a mal tourné. J’étais encore très jeune, je n’avais pas les personnes de confiance qui sont autour de moi aujourd’hui. On a abusé de mon manque d’expérience avec un mauvais contrat. J’ai perdu beaucoup d’argent, mais je me suis relevée… »
Ambassadrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2006, elle a donné des concerts à travers l’Afrique. Engagée, elle sensibilise sans cesse sur les droits de la femme, l’éducation des filles et les mariages précoces. Une nouvelle fois primée aux Kora Awards de 2001, pour la chanson Sa Lii Sa Léé (« Ton ceci ton cela »), elle rencontre brièvement Nelson Mandela à Sun City. Elle tape dans l’œil de ce grand amateur de femmes : « Quand je l’ai salué, il m’a dit :  » Vous êtes une belle Africaine « . J’ai répondu que j’étais très flattée que ces mots viennent de lui ! »
Le 6 mars 2010, elle réunit le gratin de la musique africaine sur une scène, à Dakar, pour un concert au bénéfice des victimes du séisme en Haïti. La chanson Afrik for Haïti, écrite par Lokua Kanza, voit des célébrités comme Youssou Ndour, Alpha Blondy, Manu Dibango, Oumou Sangaré, Ismaël Lo, Wasis Diop, Omar Pène, Sékouba Bambino et Papa Wemba entonner chacun ses couplets, dans leur langue, pour qu’on n’oublie pas les victimes. Ce single caritatif ne sortira jamais sous forme de disque.
« J’ai abandonné ce projet par moi-même, tellement j’ai été dégoûtée, confie Coumba Gawlo. Il y a eu des émissions de radio à Dakar pour casser mon projet et dire que j’aidais Haïti, mais pas le Sénégal ! Cela m’a ôté toute envie de continuer… J’ai souvent été ciblée par des gens que je ne nommerai pas, mais qui pensent qu’il n’y a qu’eux pour faire des choses au Sénégal et qui sont dérangés par mon indépendance… »
Une femme indépendante
Sur les murs de son salon, deux portraits de Marilyn et une photo d’art en grand format de Katoucha Niane. L’ancienne égérie d’Yves Saint-Laurent a disparu de façon tragique en février 2008, noyée dans la Seine. Elle faisait partie de ses amis intimes et de ses très rares confidentes, côté cœur. De douze ans sa cadette, Coumba Gawlo la protégeait et lui a servi de pilier quand Katoucha a choisi de vivre quelques années au Sénégal.
« Nous étions comme le jour et la nuit, deux caractères opposés, mais je la comprenais, se souvient-elle. Je sais ce que sont les paillettes et je connais la fragilité spéciale qu’il y a chez les très belles femmes. Des êtres qui sont pris pour des poupées, des mannequins au sens littéral du terme… Ce que ces femmes ressentent, les gens s’en fichent pas mal ! »
Dans une voiture qui mène à Tivaouane, où vit toujours une partie de la famille, la mère de Coumba Gawlo parle volontiers de sa célèbre fille. Très vite, elle étouffe un sanglot. « Si ce n’était pas nous, ses parents, Coumba serait milliardaire aujourd’hui ! Elle a sacrifié toute sa vie pour sa famille. Je prie chaque jour pour qu’elle se marie et que Dieu lui donne des enfants ! »
Plus philosophe, l’intéressée ironise elle-même sur son statut de célibataire : « Qui frappe à ma porte ? », chante-t-elle ainsi, avant d’éconduire chaque prétendant… Elle n’en parle pas trop, mais elle a eu un grand amour dans sa vie. Un homme issu d’une bonne famille de Dakar, mais emporté jeune par la mort.
« Je vis mon célibat avec foi, nous dit-elle. J’attends le jour où le bon prince charmant viendra… Et quand on me demande si des génies en Afrique entravent parfois les belles femmes, je réponds qu’il n’y a que Dieu ! Le reste n’est que fadaises… »
En attendant, celle que l’on surnomme la « diva à la voix d’or » est déjà mère : ses trois filles adoptives, Rokhaya, Dior et Perle, sont respectivement étudiante, collégienne et écolière. Elle trouve parfois sa cadette et sa benjamine endormies au pied de son lit, dans sa chambre, quand elle rentre d’un concert, tard dans la nuit.
       
SOURCE :  Rfi








Lamine Mboup: «Pour la non-sélection de Demba Bâ, ce sera à Giresse de prendre ses responsabilités»




La non-sélection de Demba Bâ par Alain Giresse pour la Can 2015 suscite toujours des commentaires. Pour Lamine Mboup, ancien international sénégalais et consultant, Alain Giresse n’a peut être pas trouvé le joueur de Besiktas très percutant.
«Si ce joueur qui a beaucoup de potentialités et qui joue dans de grands clubs n’est pas convoqué, cela revient du choix de l’entraineur. Il pense qu’il pouvait avoir mieux que par rapport aux joueurs qu’il a convoqués. Ce sera lui de prendre ses responsabilités», a souligné Lamine Mboup sur la Rfm.

samedi 27 décembre 2014

Tassirou Diallo : «Il y a problème entre Demba Bâ et Giresse»

 
 
 
 
 
 
 
Tassirou Diallo, l’ancien international sénégalais décrypte la liste des 28 Lions présélectionnés ce vendredi pour la Coupe d’Afrique des Nations de football en Guinée Equatoriale du 17 janvier au 8 février 2015. 

‘‘Giresse devait convoquer Demba Bâ’’

Tassirou Diallo n’a pas été tendre avec le sélectionneur national. Suite à la non sélection de Demba Bâ pour la Coupe d’Afrique des Nations, l’ancien international sénégalais a laissé entendre qu’Alain Giresse devait ‘‘convoquer Demba Bâ’’ sachant qu’il avait opté pour la compétitivité. Effectivement l’attaquant de Besiktas (D1 Turquie) est resté sur une bonne pente en championnat avec 8 réalisations en 14 journées.

Si Bâ n’est pas convoqué malgré ses bonnes statistiques en club, c’est parce qu’il y a un problème entre ‘‘lui et son sélectionneur’’, souligne Tassirou Diallo, déplorant les sélections de Saivet et Gassama car pour lui, Bâ est meilleur que le premier cité.

‘‘Gassama et Saivet ne devaient pas partir’’

S’il est pour la convocation de Demba Bâ, par contre, Tassirou Diallo ne l’est pas pour celles d’Henri Saivet et Lamine Gassama ‘‘Je pense que sur cette liste, 3 ou 4 joueurs ne devaient pas partir à la CAN. Je ne comprends pas les sélections de Gassama et Saivet.

Ce dernier était blessé pendant longtemps jusqu’à ce qu’on le déclarait forfait pour la CAN car même s’il revenait de blessure comme c’est le cas actuellement, il ne devrait pas figurer sur la liste.

C’est le cas d’Issa Cissokho. Je pense qu’il est meilleur que Gassama actuellement. D’ailleurs, il évolue à Nantes et l’autre à Lorient.

Maintenant, puisque les choix sont déjà faits, je pense qu’il faut qu’ils puissent montrer de belles choses à la CAN », a-t-il poursuivi avant de militer pour les deux meilleurs portiers locaux du moment.

‘‘Khadim Thioub ou Bity Sy à la place d’Ousmane Mané’’

Dans son analyse, Tassirou Diallo a aussi pointé du doigt, Alain Giresse quand il fait appel à Ousmane Mané, comme quatrième portier.

Selon ce technicien qui ne s’attendait pas à la convocation du gardien de but de Diambars ».

On pouvait faire appel aux portiers locaux comme Khadim Thioub du Jaraaf ou Bity Sy de l’As Pikine car eux au moins sont restés ‘’dans une bonne dynamique depuis la saison dernière’’ contrairement à Ousmane Mané qui n’a pas joué ‘’beaucoup de matchs’’ avec Diambars.

Par contre la plus grande satisfaction de notre interlocuteur, réside dans la convocation de Moussa Konaté (Fc Sion, Suisse), qu’il juge normale.

‘‘Parmi les attaquants, Konaté est le seul joueur qui tient la corde’’ hormis Demba Bâ sachant que l’ancien joueur de Touré Kunda (Mbour Petite Côte) a fait ‘‘toutes les classes en sélection’’, estime Tassirou qui souhaite malgré tout que l’équipe progresse afin qu’elle fasse un exploit à la Coupe d’Afrique.
 
SOURCE :GFM

Crystal Palace augmente son offre pour Souaré et insiste



S’il s’apprête à jouer la Coupe d’Afrique des nations 2015 avec le Sénégal, Pape Souaré pourrait ne pas revenir à Lille après la compétition en Guinée équatoriale. Crystal Palace, qui a déjà essuyé un refus, a formulé une offre plus conséquente pour le latéral gauche de 24 ans, repéré au Diambars Football Club à l’âge de 18 ans. Selon The Sun, il s’agit d’une proposition de 5 millions d’euros. Les Eagles de Marouane Chamakh sont actuels premiers relégables de Premier League.

SOURCE: SENEGO

FOOT BALL : DEMBA BA ATTEND LES EXCUSES D’ ALAIN GIRESSE

Pourquoi Demba Ba n’a t-il pas été convoqué dans la pré-liste pour le stage des Lions de la Teranga en vue de la Coupe d’Afrique des Nations de football,qui se tiendra en Guinée Equatoriale ? La question fait débat sur les medias sénégalais et internationaux.

Certains évoquent sa sortie médiatique où il avait affirmé que « Ce n’est pas Alain Giresse qui décidera de mon sort en équipe nationale. Ce sont mes performances, mon expérience et tout ce que je peux apporter. Il a ses motifs. Ils sont valables ou pas, je ne suis pas là pour les juger’’.

De toutes les façons, l’attaquant de Besiktas Istanbul n’a pas sa langue dans la poche. Après la publication de la liste, il a ouvertement critiqué le technicien français sur son compte twitter : « Je suis impatient d’entendre les excuses d’Alain Giresse. Je vais les réfuter une à une ».

Claude Leroy, ancien sélection du Sénégal (1988 – 1992) est revenu sur la question : «Demba Ba est un très grand attaquant et si on arrive à se passer de lui, cela veut dire que le Sénégal n’a pas de problème sur le plan offensif».
 

Festival de Thilogne : Retrouvailles et promesses de grands hommes d’affaires

Festival Thilogne fouta infos  (11)

Le festival international de Thilogne qui se déroule dans cette localité de Matam (Nord) a enregistré la présence de plusieurs personnalités venues de tous les quatre coins du monde.
Le premier magistrat de la ville, Youssouf Dia s’est félicité de la réussite de ce festival qui a fini de poser des jalons de développement pour la commune de Thilogne. 
Le parrain de cette 9 édition, Mamadou Racine Sy président directeur général de King Fahd Palace est venu avec une importante délégation composée de podorois et d’autorités politiques.
Il a appuyé l’éducation dans la commune à hauteur de 5 millions, 10 ordinateurs pour le lycée et 5 autres pour les écoles primaires.
A noter également que l’homme d’affaire et exportateur Elimane Lam a fait un came back au bercail pour vivre ces moments importants avec ses parents de Thilogne où il est originaire. Lui aussi participe activement sur le développement de sa localité. Il a promit la réhabilitation de rizière agricole dans cette zone dans le cadre du plan Sénégal émergent et pour l’autosuffisance en riz d’ici 2017.
Il était  accompagné par le promoteur de lutte qu’on ne présente plus au grand public Aziz Ndiaye et plusieurs de ses proches.
 
Ce festival est une occasion pour les habitants de Thilogne notamment sa diaspora, de revisiter la culture poular, mais également d’échange et de partage d’idées pour le développement de leur localité.
 SOURCE :LAVIESENEGALAISE
Revivez les belles images de ce grand rendez-vous culturel

MANSOUR SECK : « PERSONNELLEMENT JE NE M’ATTENDAIS PAS A UNE TELLE REUSSITE DANS LA MUSIQUE, ELLE ETAIT JUSTE UNE PASSION POUR NOUS »



Fils de griot, il est né en 1955 à Guedé dans le nord du Sénégal. Artiste non voyant et guitariste hors pair Mansour seck a fait presque le tour de la planète en compagnie de son ami Baaba  Maal pour faire la promotion de la culture africaine et peulh en particulière .Dans cet entretien qu’il nous a accordé le gardien de la tradition peulh regarde dans le rétroviseur  et nous replonge dans les moments de galères.

COMMENT ETES VOUS ENTRE DANS LA MUSIQUE ?

Je suis entré naturellement dans la musique, je suis issu dans une famille de griots ce qui fait que j’étais naturellement artiste .L’art c’est dans mon sang .Neamoins mes parents n’ont jamais voulu que je sois artiste de même que les parents de Baba Maal  .Ils voulaient que nous réussissons à l’école .Il attendaient que nous soyons de grand intellectuels .C ‘est pourquoi ils étaient vraiment catégorique avec nous .Mais finalement l’art a eu raison sur nous .La musique était vraiment une passion pour moi .Pendant les vacances nous prenions nos guitares et tous nos instruments pour sillonner  les villages du fouta . Nous avons sillonné plus de 300 villages du fouta pour rencontrer des gens, jouer pour les jeunes et sensibiliser la population

JUSTEMENT COMMENT VOUS ETIEZ APPERCU PAR LES FOUTANKES A L’EPOQUE ?

Vous savez à cette époque l’artiste était vraiment comme quelqu’un de mauvais .Quand on arrivait dans ces certains villages les vieux étaient vraiment réticent .Par contre dans beaucoup de villages on était vraiment bien accueilli par la population surtout les jeunes .On sillonné  ces villages sans avoir aucun sou en contre partie.

EN CE MOMENT VU QUE VOUS N’AVIEZ  PAS D’ARGENT, COMMENT VOUS FAISIEZ POUR SILLONER TOUS CES VILLAGES ?

On le faisait difficilement .On marchait a pied parfois on prenait des ânes en pleine brousse pour y transporter nos guitares et autres instruments .Mais ils nous arrivaient aussi d’avoir un peu d’argent que nous donnaient nos fans dans certains villages pour pouvoir continuer le voyage. C’était vraiment passionnant .Ils Nous ait arrivé de se perdre dans la brousse.

C’est en ces temps que nous avons profité pour voyager dans beaucoup de pays d’Afrique pour aller a la recherche d’autres cultures ,d’autre traditions .Nous avons fait pratiquement toute la sous régions  avant même de créer le « dandé Lenol »

QUEL APPRECIATION FAITES-VOUS AUJOURD’HUI DE L’EVOLUTION DE LA MUSIQUE PEULHS AU SENEGAL ?

Ecoutez nous avons su hisser la musique sénégalaise et peulh en particulier, donc il faut à la jeune génération de hausser leur niveau pour faire plus que nous .Il y’a une grande différence entre les artistes  d’hier et ceux d’aujourd’hui .Ceux d’avant faisaient beaucoup plus de sacrifice et n’avaient aucun moyen .Mais aujourdui les artistes ont pratiquement tous les moyens pour arriver au sommet .Je leur conseil d’être ambitieux et de laisser de coté beaucoup de détails qui leur empêche d’avancer  .Nous avons une belle génération d’artiste qui peuvent vraiment représenter l’Afrique au rendez du donner et du recevoir mais qu’il ne mettent pas en avant l’argent .L’argent viendra trop ou tard si on y met les efforts qu’il faut .

AUJOURDHUI AVEC UN PEU DE RECUL VOUS AVEZ REUSSI DANS VOTRE CARRIERE ?

Sincèrement nous avons réussi .Personnellement je ne m’attendais pas a une telle réussite surtout dans la musique .Elle était juste une passion pour nous mais aujourd’hui avec la musique nous avons transmis le message que nous voulons transmettre au monde entier .Nous avons fait presque le tour du monde, nous avons rencontré toutes les races du monde .On est allé dans des endroits du monde ou nous étions les seuls noirs .C’est magnifique

BOUDAL NDIATH

JOURNALISTE -CONSULTANT CHEZ AFRICPOST

jeudi 25 décembre 2014

Un homme condamné à mort pour apostasie en Mauritanie



La première condamnation à mort pour apostasie de l'histoire de la Mauritanie depuis son indépendance en 1960 a été prononcée dans la soirée du mercredi 24 décembre, à Nouadhibou. Un jeune homme a été inculpé après un écrit considéré comme blasphématoire.

L'énoncé du verdict a été suivi de bruyantes scènes de joie dans la salle d'audience du tribunal et à travers la ville de Nouadhibou avec des rassemblements ponctués de concerts de klaxons d'habitants à moto ou en voiture selon notre source . Aucune indication n'était disponible dans l'immédiat sur un éventuel recours.

En février, un célèbre avocat mauritanien, Me Mohameden Ould Icheddou, qui avait été sollicité par la famille de l'accusé, avait annoncé qu'il renonçait à le défendre après des manifestations hostiles contre le jeune homme ainsi que lui-même et ses proches.
Dans son article controversé, Mohamed Cheikh Ould Mohamed accusait la société mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité" de cette époque.


La Mauritanie est une République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur, mais dont les sentences extrêmes comme la mort et la flagellation ne sont plus appliquées depuis environ trois décennies.
Toutefois, ces dernières années, plusieurs personnes jugées notamment pour assassinat ou faits de terrorisme, ont été condamnées à la peine capitale. Cette décision a été exécutée pour la dernière fois en 1987, selon Amnesty International.

 

BOUDAL NDIATH

JOURNALISTE –CONSULTANT CHEZ AFRICPOST

 

mercredi 24 décembre 2014

JULE DAVID GUISSE EMIGRES SENEGALAIS EN ANGOLA :"LE SENEGAL DOIT REVOIR SA POLITIQUE ENVERS LES SENEGALAIS D'ANGOLA"




Jules David Guissé est un des émigrés sénégalais vivant en Angola plus d'une dizaine d'années .Apres le Congo Brazza la natif de peté a atterri en Angola vers les annees 2000,l'angola un peu difficile d'accès dira t-il "La plupart des sénégalais atterrissent en Angola dans des conditions extrêmes ,d'ailleurs beaucoup de nos compatriotes meurent entrent le Congo et l'Angola ,parce qu'il empruntent des pirogues et dans des conditions inexplicables ".Une fois en Angola les sénégalais sont confrontés à tous les problèmes .Les africains de L'ouest et particulièrement les sénégalais sont confrontés à un problème de sécurité ."En Angola Chaque jour on nous rappel qu'on est des étrangers "affirme t-il

L'autre problème qu'est confronté ces émigres sénégalais vivant en Afrique central  et en Angola c'est surtout le manque d'interlocuteurs quand vraiment il en ont besoin .Les consulats essaient de faire des efforts mais malheureusement dans certaines situations il n'y peuvent rien .Ce qui pousse Jules David Guissé de lancer un cri de cœur à l'endroit des autorités sénégalaises pour qu'ils revoient leur politiques d'émigrations envers les sénégalais en Afrique et particulièrement ceux d'Angola ."Les émigres sénégalais d'Angola disposent des moyens ,l'état doit les faciliter la tache pour qu'ils puissent rapatrier leur fond au Sénégal afin que le pays en bénéficie, et l'état du Sénégal doit mener une nouvelle politique pour se rapprocher d'avantage des autorités angolaises et nous faciliter la vie dans ce pays

BOUDAL NDIATH

Angola: Rafle de plus de 3000 étrangers à Luanda

 
En Angola, environ 3 000 étrangers ont été raflés dans les rues de Luanda en une semaine et conduits dans un immense centre de rétention à 30 km de la capitale. Les autorités ont lancé une chasse aux sans-papiers. Selon les témoignages recueillis par RFI, la plupart des étrangers sont arrêtés même s'ils ont des papiers en règle et la police procède à des vérifications une fois les personnes au centre de rétention. Elles y passent plusieurs jours dans des conditions extrêmement difficiles. Beaucoup se plaignent de racket de la part des policiers.

Une chasse aux étrangers. Voilà comment un ressortissant d'Afrique de l'Ouest résume l'opération de police lancée la semaine dernière à Luanda. Maisons fouillées, personnes arrêtées dans la rue ou sur leur lieu de travail. Hommes, femmes, enfants et même des imams ont été arrêtés dans les mosquées vendredi dernier. C'est ce qu’affirment des témoins contactés depuis le centre de rétention de Trinita. C’est à cet endroit, à 30 km de Luanda, que sont parqués les étrangers dans des conditions de vie indécentes. « On ne nous donne pas à manger, on n’a pas d’eau. On a beaucoup de difficultés. Il y a des femmes ouest-africaines arrêtées. Il y a une femme malienne qui a accouché et hier c’était une femme guinéenne », décrit un homme qui a été arrêté.

Ce qui offusque le plus ce ressortissant guinéen, c'est que les étrangers même en règle sont conduits de force au centre de rétention où ils restent parfois plusieurs jours en attendant qu'un magistrat veuille bien vérifier leurs papiers. « Ils rentrent dans les maisons. Tu donnes tes documents, on te dit "allons à Trinita, à la prison, on va vérifier là-bas". Si c’était des gens illégaux qu’on avait arrêtés, ce serait autre chose. Mais on est là, il y en a qui ont leurs documents réels, mais ils sont arrêtés », dénonce-t-il.

Certains accusent les Angolais de provocation à caractère racial. Comme cet homme qui vit depuis vingt ans dans le pays : « Ils n’aiment pas les étrangers. On dit que ce pays est une démocratie, mais ici ce sont des gens aigris. »

Ce type d'opération n'est pas rare en Angola. Officiellement, les autorités entreprennent de lutter contre l'immigration clandestine. Cette opération touche tout le monde, Asiatiques, Européens, Africains, Latino-Américains. Les étrangers illégaux sont expulsés. Les autorités se félicitent d'avoir détecté pus de 800 personnes en situation illégale, majoritairement des ressortissants de la RDC
 
source: RFI

mardi 23 décembre 2014

Afrique: « L´émergence probable de certains pays » un épicentre de détresse des citoyens africains ? Par Souleymane SOKOME

 
 
guineens-luanda
 
Depuis quelques années, certains pays africains (Angola, Guinée-Equatoriale, Gabon, Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Maurice, Botswana, Maroc, Zambie, Mozambique) se trouvent au cœur des enjeux mondiaux grâce notamment á ses abondantes ressources miniéres (Platine, Or, diamants, cuivre, fer, uranium) et pétrolières. Ces pays sont convoités au niveau international en attirant l´appétit grandissant des grandes puissances industrielles ainsi que des pays émergents comme la Chine, l´Inde, le Japon, la Turquie ou la Russie.
La croissance économique de ces pays s´est considérablement essoufflée en oscillant entre 8 et 12%. L´émergence probable de certains pays africains plus nantis que d´autres grâce á leurs ressources naturelles, constituent un refuge pour beaucoup de jeunes africains á la recherche des lendemains meilleurs. Cette croissance économique constante ainsi que le maintien de la stabilité dans des pays comme : Afrique du Sud, Gabon, Mozambique ou Angola avec notamment l´arrivée des multinationales internationales poussent les citoyens africains á tenter leur chance.
Par exemple en Angola depuis la fin de la guerre civile en 2002, on note un nombre important d´étrangers : Congolais, Sénégalais, Maliens, Guinéens, Mauritaniens, Camerounais, Chinois, Brésiliens, Portugais etc… L´Angola est l´une des destinations préférées de milliers d´africains fuyant les conditions difficiles ou tristes réalités de mal gouvernance ou autres de leurs pays d´origine. Beaucoup de candidats africains á l´immigration á la recherche du bien-être se dirigent en Angola, Afrique du Sud, au Mozambique, Maroc, Gabon, en Côte d´ivoire, Zambie ou en Guinée-Equatoriale.
Cependant contrairement aux pays occidentaux nantis dont les droits des immigrés sont respectés dans une certaine mesure, on note un cynisme et une arrogance des pays africains plus riches que les autres. Brutalité, expulsion, rafle, arrestation arbitraire, xénophobie, violence grave des droits de l´homme suivie de meurtres ou tortures c´est la triste réalité réservée aux citoyens africains qui considérent ces pays riches africains comme un Eldorado.
La grandeur de la xénophobie envers les migrants africains en Afrique par les africains eux-mêmes dépasse de loin celle des africains en Europe ou ailleurs dans le monde.
L´ancien Président sénégalais, Abdoulaye Wade, disait en 2001 « un africain subit en Afrique ce qu´un Noir ne subit pas en Europe en faisant référence á l´époque de la situation des Burkinabés en Côte-d´Ivoire. Wade invitait ainsi les africains á balayer devant leur porte lors de l´ouverture le 22 janvier 2001 á Dakar d´un forum sur le racisme, la xénophobie et l´intolérance. Pourtant l´histoire lui donne raison même s´il a été incompris en tenant de tels propos.
Faisons le tour du continent pour justifier les propos de Wade.
En Afrique du Sud, la xénophobie meurtriére envers des africains avait secoué tout le pays en 2010. Des incidents ont été signalés á Durban, au Kwazulu-Natal, sur la côte Est du pays, ainsi que dans la région du Cap, au sud-ouest, et dans le Mpumalanga et le Limpopo au nord. Sept des neufs provinces du pays avaient été le théâtre de violences entre autochtones et étrangers africains. De nos jours, les agressions xénophobes sont devenues fréquentes en Afrique du Sud. D´après le centre africain pour les migrations et la société, 140 étrangers ont été tués en 2012 et trois seraient victimes de meurtres chaque semaine en moyenne. Cette violence d´une ampleur sans précédent vise majoritairement les étrangers africains (Congolais, Mozambicains, Zimbabwéens).
En Angola, selon un rapport de l´Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 50.000 citoyens africains croupissent dans les prisons angolaises sans aucune assistance juridique ou financiére. La lutte serrée contre l´immigration illégale ou légale a engendré des assassinats, des tortures, des violations graves des droits de l´homme. Des citoyens africains sont criminalisés, expulsés, assassinés par des bandits sans aucune enquête judiciaire. D´autres sont arrêtés, rançonnés ou emprisonnés par la police angolaise. C´est la chasse aux étrangers (Guinéens, Congolais, Sénégalais, Congolais de Brazzaville, Bissau-guinéens, Rwandais, Centrafricains, Tchadiens, Maliens, Sierra-léonais, Soudanais, Mauritaniens, Ivoiriens, Camerounais, etc..).
En 2013, 42.000 Congolais ont été expulsés de l´Angola. Beaucoup de Congolais et d´autres africains sont morts en cours de route soit par accident soit de maladie faute de traitement humain. Une vidéo en date récente montrant l´extrême violence de la police angolaise sur les immigrés africains avait fait le tour des réseaux sociaux. Le Service angolais de Migration et des Étrangers (SME) a expulsé, en janvier et février 2011, 500.000 étrangers en situation irrégulière souvent même réguliére. Cette opération aurait bénéficié de la collaboration des populations locales qui dénoncent les étrangers. Selon l´organisation de défense et de protection des droits humains Human Rights Watch (HRW) depuis 2003, les autorités angolaises n’ont cessé de déployer des efforts pour expulser les migrants, dont la plupart sont des ressortissants africains, au nom de la protection de la sécurité nationale contre une « invasion silencieuse ». Les expulsions annuelles de dizaines de milliers de migrants se sont étendues progressivement des zones diamantifères de l’Est de l’Angola aux zones frontaliéres du nord, telles que la province de Zaïre et l’enclave de Cabinda, ainsi qu’aux marchés informels et aux zones urbaines résidentielles de ces régions et d’ailleurs. Les expulsions sont menées dans le cadre d’une action coordonnée á laquelle participent la plupart des branches des forces de sécurité angolaises et, de plus en plus, des centres de détention temporaire sont utilisés exclusivement pour les migrants africains.
Les exactions les plus graves rapportées par des migrants expulsés, concernent les violences sexuelles, les actes de torture et les traitements inhumains, qui se sont produites dans des centres de détention se trouvant sous le contrôle du Ministére angolais de l’Intérieur, et sont perpétrées réguliérement par un large éventail des différentes forces de sécurité angolaises, á savoir des agents de la Police d’intervention rapide (PIR), des membres de la police des frontiéres (PGF), des gardiens de prison, ainsi que des membres des Forces armées angolaises (FAA) et des fonctionnaires de l’immigration (SME).
Les agences et rapporteurs spéciaux des Nations Unies, les organisations non gouvernementales locales et internationales, ainsi que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, présentent des allégations crédibles de violations graves des droits humains commises lors d’expulsions collectives d’Angola de migrants africains en situation irréguliére, notamment des actes de torture et des traitements inhumains, des vols et des violences sexuelles. Le slogan de la police angolaise est la suivante  « SI VOUS REVENEZ, ON VOUS TUE ».
Au Gabon où beaucoup d´africains espèrent trouver des conditions de vie meilleures que chez eux, sont aussi victimes des agressions racistes et xénophobes. En 2013, l´armée gabonaise avait kidnappé des ressortissants camerounais avant d´être sauvagement battus et torturés. La population gabonaise pille souvent les boutiques des commerçants ouest-africains. Un titre de séjour coûte au Gabon plus de 300.000fcfa. Comparé á l´Allemagne, le titre de séjour est gratuit pour certains et au cas contraire il ne coûte que 50 euros (32.000fcfa).
En Guinée-Equatoriale, les immigrés africains vivent le calvaire au quotidien. Les autorités équato-guinéennes avaient même récemment fermé la frontiére avec le Gabon et le Cameroun opposant au projet de libre circulation des personnes en Afrique centrale. La xénophobie ne cesse de prendre une ampleur. Les principales cibles sont les ressortissants du Mali, du Tchad, du Ghana, du Sénégal et du Cameroun.
Au Maroc, c´est la vague de violences xénophobes qui sévit depuis des années. La discrimination, le racisme et l’homophobie envers les africains ont causé plusieurs morts avec tout récemment l´assassinat de l´étudiant sénégalais Charles Paul Ndour suite á un accrochage entre habitants d´un quartier de la ville et candidats á l´émigration clandestine.
Pourtant, les constitutions de la plupart des pays cités garantissent tous les droits et libertés fondamentaux et consacrent le principe d’égalité et de non-discrimination. Ces constitutions disposent que « les normes constitutionnelles et légales relatives aux droits fondamentaux devront être interprétées et appliquées en harmonie avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les traités internationaux dans ce domaine ratifiés par ces pays ». Ironie du sort il y a aucun respect de ces constitutions qui sont bien rédigées et rangées dans les tiroirs.
Pour répondre á la question du titre de l´analyse on peut dire que l´émergence probable de certains pays africains constitue un énorme danger pour les citoyens africains. Plus qu´un pays émerge plus que c´est le mépris et le sentiment de supériorité envers d´autres africains plus pauvres. Tant que les africains n´aiment pas leurs propres fréres africains le bonheur et la prospérité ne seraient que des illusions utopiques. La discrimination et la haine des africains entre eux nuisent gravement á l´évolution du continent. Les traitements inhumains des migrants africains sont perpétrés á longueur de journée dans plusieurs pays africains qui se croient supérieurs á d´autres pays du continent.
Certes, chaque Etat est libre de définir ses régles juridiques en matiére d´immigration mais les Etats ne doivent pas aussi ignorer le droit international de la migration comme un élément essentiel de son canevas général de la gestion des migrations. Les humains ont des droits au-delá même des frontiéres. Ceci dit, il incombe aux pays d´accueil de prendre des mesures nécessaires pour que les migrants soient protégés de toute violation des droits humains.
Alors que les citoyens des pays membres de l´Union européennes bénéficient de la libre circulation des personnes, des biens, des travailleurs, des services et des capitaux dans le traité de Lisbonne en date du 13 décembre 2007, les pays africains continuent á humilier, rejeter, persécuter et discriminer leurs propres fréres. Á quoi sert l´Union Africaine ?
 
 
 
Souleymane Sokome
Consultant Juridique et Politique á Berlin