mercredi 1 octobre 2014

PUBLICATION DU JOURNALISTE HAMET AMADOU LY « LAISSEZ LES ANCETRES CONSERVER »

 

Le journaliste hamet Amadou Ly  a publié il y a quelques mois ce deuxième essai intitulé « Dalée Mawbé  » laisser les ancêtres conserver en pulaar .Il s’agit d’un ouvrage qui traite de la littérature orale ou les genres musicaux traditionnel de la vallée du fleuve Sénégal .C ‘est un livre de 76 pages, fruit d’une longue recherche qui date de 1998.Le journaliste revient ici sur le contenu de cet ouvrage .Entretien

Hamet Amadou Ly,  vous venez  de publier un livre en langue puular qui a comme titre « laissez les ancêtres conserver ». Parlez nous du contenu ?

Le livre en puular a comme titre «« Ɗalee Mawɓe Ndeena »qui signifie littéralement « laissez les ancêtres conserver». Dans ce livre il est question de la conservation des traditions peulhs  surtout de nos chansons .Dans cet ouvrage,  on y parle du « leelé » qui est un genre musical introduit au fouta par Sidy Chérif Mamadou et vulgarisé à Dakar et dans le monde par Samba Diop « leelé ». On y parle également du « peekane »  qui peut être une jonction entre des ethnies comme le wolof et le puular par exemple. Le précurseur  s'appelle Demba  Dieye. Il vient de Diaraguel, mais il originaire  de Toubé Dieye  situé prés de Gandiol où il y'a un peuple wolof. Le « peekane » c'est un genre traditionnel puular réservé aux pécheurs du clan Dieye. Un clan qui est aujourd’hui devenu très large grâce à l'action de Guelaye Aly Fall. Il a pris le « peekane «   au Fouta pour le vulgariser à travers le pays. Dans ce livre,  on parle également du « yeela  et  du « goumala » qui est un hymne réservé au Ceedo .On y parle aussi du « thiaydé » qui est un événement exceptionnel du fait que c'est à partir de cet événement du « thiaaaylé » qu'on choisissait la plus belle femme ou la plus belle fille du village. On y choisit également les gens qui ont marqué l'année. Et ça se fait habituellement pendant la fête de la tabaski. Dans ce livre, je parle du « booojal » qui est un hymne des « guaaaddjii goumal  », c'est une génération de peulhs qui a voulu marqué une rupture parce que la vie qu'ils menaient ne leur convenait pas. Bien vrai qu'il y avait de la viande et du lait en abondance, mais les gens ne vivaient pas aisément.  C’est là, qu’Ils ont quitté leur  village pour se refugier sous un arbre appelé le  « goumal »,  et  créer une hymne de bravoure: le « boojal ». Cette chanson est née entre 1942 -1948 de « sénegou koumba »  et elle a été répandue par Birame Ndiaye et Mamadou Fadel.

Dans le livre je parle aussi de l’origine du «  hoodou », c'est à dire le « Khalam ». Son sens, son évolution passant de  3 à 7 cordes aujourd’hui dans certaines localités. Voici ainsi une bréve explication de ce qui est contenu dans mon  livre. Je l'ai rédigé en langue puular parce que je jugeais plus intéressant de l'écrire dans cette langue, d'autant plus que les investigations ont été faites en langue puular.

Qu'est ce qui a été votre source d’inspiration ? Et dites moi, avez-vous le pressentiment que la culture Pulaar est menacée ?

D'un coté oui, mais de l'autre non car je pense qu’il  y a une richesse exceptionnelle de la  tradition oral. Rien qu'à regarder Guelaye Aly Fall, ce grand poète. La manière avec laquelle il exposait  ses chansons répondait exactement aux exigences du monde moderne,  de la littérature moderne européenne. Guelaye Aly Fall est un chanteur, mais il est aussi un poète de par ses rimes et leurs dispositions. Je peux même me permettre de dire qu’il était  dramaturge et comédien. Par exemple,  quand je prends la chanson de « Hamet Birome Mody Komé », où il chante « Balla jeerel ».  Guelaye Aly Fall fait d'abord un exposé des faits. Aussi, dans l'architecture du dramaturge, il y'a l'exposition du problème, le nœud,  les péripéties,  le dénouement et la leçon de moral. Guelaye n'a jamais été à l'école française, et pourtant c'est exactement de la sorte qu'il étalait ses chansons. Dans ce livre,  j'ai voulu montrer  la grandeur de nos artistes et la richesse de la tradition peulh.

En ce 3éme millénaire,  est ce que la culture puular est bien conservée ?

Bon,  les gens essaient quand même. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’il faut faire un retour aux sources. Je pense bien que ces genres d'œuvres peuvent participer à la  conservation de nos valeur. Ces valeurs seront conservées que par des écrits, des films et des émissions radio et autres.

En ce troisième millénaire, on est tous dans l'obligation de préserver nos valeurs culturelles et traditionnelles.

 

BOUDAL NDIATH

 

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