dimanche 15 mars 2015

ASSANE DIOMA NDIAYE PRESIDENT DE LA LIGUE SENEGALAISE DES DROITS DE L’HOMME « LE DOSSIER DES JEUNES DE COLOBANE DOIT ETRE REEXAMINE, LES JUGES DOIVENT BEAUCOUP PORTER ATTENTION AUX ALLEGATIONS DE TORTURES QUI ONT ETE CONFORTEES PAR DES DOCUMENTS MEDICAUX »


 
La ligue sénégalaise des droit de l’homme se bat quotidiennement pour la préservation des droits humains au Sénégal .Mais cette structure de la société civil rencontre d’énorme difficultés dues a la complexité et au retard du système judiciaire sénégalais surtout dans le respect des droits humains .Dans cet interview que nous a accordé Assane Dioma NDiaye, le président de la ligue sénégalaise nous fait une radioscopie de la loi sénégalaise  et s’indigne de la condamnation à 20 ans de travaux forcés des jeunes de colobane .Pour Assane Dioma NDiaye en appel les juges doivent revoir le dossier de ces jeunes en prenant en considérations les allégations données sous le coup d’actes de tortures .Entretien
QUEL APPRECIATION FAITES-VOUS DE L’EVOLUTION DES DROITS DE L’HOMME AU SENEGAL ?
Au Sénégal c’est surtout sur le plan structurel que nous avons des problèmes. Nous avons toujours dit que les droits de l’homme au Sénégal sont des droits déclamatoires .Si vous faites une radioscopie  de la constitution des textes et de la promptitude du Sénégal à ratifier les conventions internationales on se dit que le Sénégal est un pays qui est attaché aux droits de l’homme .Mais du point de vue de l’effectivité on se rend compte que le Sénégal ne travaille pas a la mise en œuvre de mécanismes  de manière à rendre ses droits de l’homme effectif .Le Sénégal ne dispose de juridiction habiliter a statuer en matière de doits humains comme au bénin .Dans ce pays par exemple on a la cour constitutionnel  qui en plus des prérogatives traditionnel de contentieux électorales et de contrôle de la constitutionnalité des lois ,est habiliter à statuer à chaque fois qu’il y’a une violation des droits humains qu’il s’agisse d’une garde à vue ou d’une détention arbitraire ,vous pouvez par simple requête saisir la cour constitutionnel qui statue dans les 48heures .Au  Sénégal nous n’avons aucun moyen de faire sanctionner juridiquement une violation des droits humains  .Aujourd’hui même les autorités sénégalaises qui sont interdit de sorti du territoire national par une décision administratives nonobstant l’arrêt de la cour de la CEDEAO  qui a considéré ces interdictions comme étant  attentatoire à la liberté individuelle ,ces personnes sont cloués au Sénégal parce vous n’avez que les organisations des droits de l’homme  qui font des dénonciations qui arrivent  à  mobiliser l’opinion publique .Le plus gros problème du Sénégal c’est l’effectivité des droits humains

QUEL ANALYSE FAITES-VOUS DE LA CONDAMNATION DES JEUNES DE COLOBANE ?
Ce qui nous gène dans cette affaire est qu’on a la certitude que ces jeunes ont été torturés .Ces jeunes ont été examinés par des médecins sur demande du juge d’instruction qui avait en charge le dossier .Il est avéré que ces jeunes ont été torturés lors de la garde à vue .A partir de ce moment quel crédit donné aux aveux qui  ont été extorqués .Est ce qu’on a le droit d’aller vers des condamnations aussi sévères en se basant sur de tels aveux .Je pense qu’aujourd’hui la justice a l’obligation d’examiner la force probante de certains aveux .Ces jeunes ont donné des noms sous le coup d’actes de tortures .Le jeune a déclaré à l’audience  qu’il donné des noms parce qu’il ne pouvait plus résister à la souffrance .Ce procès des jeunes de colobane pose vraiment problème non pas parce qu’il faille éclaircir la mort d’un policier .Je pense qu’il est important que cette affaire soit élucidée mais pas à n’importe quel prix .On espère qu’en appel  le dossier sera réexaminé et que les juges vont prêter  beaucoup plus d’ attention aux allégations de tortures   qui ont été par ailleurs confortées par des documents médicaux

BOUDAL NDIATH

JOURNALISTE –CONSULTANT CHEZ AFRICPOST 

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