dimanche 7 septembre 2014

HOMMAGE A NDONGO LO: Interview exclusive avec Idrissa Thiam,ami d’enfance et membre du Staff de Ndongo Lo. Neuf ans après sa mort, encore des révélations…

Idy Thiam Ndongo Lo         Par décence  et par amitié, il accepte rarement de parler de son ami Ndongo. Le gérant du studio Ndongo sis au complexe culturel Léopold Sedar Senghor  pour se démarquer  de  tout ce folklore qui accompagne la date de l’anniversaire du défunt chanteur ,s’oppose à la ronde des vautours qui veulent faire de la mémoire de Ndongo ,un fond de commerce .Idrissa Thiam  a grandi avec Ndongo fréquenté  les mêmes milieux avec lui, a vécu et assisté au derniers instants de l’artiste, il  livre sa part  de vérité à SENMATIN.
SENMATIN : Présentez-vous à nos lecteurs ?  
Idrissa Thiam : Je m’appelle Idrissa Thiam, je suis animateur à la radio oxy  jeunes, je suis également  le gérant du studio Ndongo Lo sis au complexe culturel Léopold Sedar Senghor de Pikine. Je fus le bras droit de feu Ndongo Lo, c’est moi qui se chargeais de tout ce qui est mystique. J’ai fait plus de 20ans dans l’animation.
SENMATIN : Aussi proche de feu Ndongo, pourquoi on vous entend pas parler de lui dans la presse ?
Idrissa Thiam : C’est vrai que depuis sa mort, j’ai pas beaucoup parlé de lui dans la presse . Je pense que c’est la deuxième fois que j’accorde une interview à un journal .Les raisons sont simples .Aprés sa mort, j’ai vu des  gens qui n’avaient aucun respect pour l’artiste de son vivant, témoignés  sur lui et ces gens continuent de gueuler dans la presse à longueur de journée mais en réalité ils ne savent pas grand-chose de Ndongo Lo. Cela m’a fait énormément mal parce que ce sont des gens qui de son vivant n’avaient aucun respect pour Ndongo Lo .
SENMATIN : Justement, maintenant  beaucoup de gens  revendiquent  l’héritage de l’artiste,  ne trahissent-ils pas la mémoire du défunt chanteur ?
Idrissa Thiam : Ces gens qui s’agitent pour revendiquer l’héritage de Ndongo Lo n’agissent que pour leurs propres comptes . Beaucoup d’entre eux ont souillé la mémoire de l’artiste .Ils doivent cesser les concerts et autres festivités pour célébrer la date de sa disparition . Ce n’est pas juste car s’il s’agissait de leur propres parents ces gens n’auraient pas agi de la sorte .je bannis  cette forme de célébration et je reste convaincu que le meilleur hommage qu’on peut lui rendre c’est de réciter des versets de coran et louer les bienfaits du prophète  à travers les chants religieux ou toutes les confréries seront conviées et prier pour le repos de son âme .
« Juste avant sa mort,  Ndongo Lo devait recevoir de l’ancien maire de Dakar Pape Diop une sono qui devait venir par bateau ».
SENMATIN : Vous êtes un ami de longue date de Ndongo Lo, comment est née votre amitié ?
Idrissa Thiam : C’est un plaisir de parler de Ndongo Lo qui était un frère de sang pour moi. Tous les deux nous sommes presque nés  au même moment à Pikine Tally boubess .Nos quartiers se font face, en plus nous partageons un certain lien de parenté .Son grand père maternel et mon grand-père ont grandi  ensemble à Saint Louis .Sa mère Marietou Fall et ma tante ont fréquenté la même école à Saint Louis .Ndongo Lo et moi avons  grandi ensemble et  partagé beaucoup de choses ensemble .Lorsqu’il chantait dans les simb (cérémonies folkloriques )ou les acteurs jouent aux faux lions c’est « baye thiaya»et moi qui dressions Pape Ngom .A cette époque c’est Yve Niang (artiste sénégalais )qui dirigeait les chants .La première fois que Ndongo Lo a chanté dans un simb ,c’était sur l’espace du marché dimanche son quartier d’enfance . A  L’époque il exerçait le métier de soudeur métallique dans l’atelier de son frère ainé Papa Niang .Un jour, Ndongo  Lo avait délaissé son travail pour le  «simb ». A son retour, son frère l’a sermonné. Quand  il lui a fredonné le couplet du  chant qui harangue le lion, Papa Niang  a compris que son jeune frère avait du talent à revendre en matière de chanson .Avec Alé Ba, Dame Ndiaye, Pape Abdou Dia et Aliou Lame nous avons grandi et joué ensemble.
« Les 500000frs de son premier album ont servi à soigner son père malade ».
SENMATIN : Parlez-nous un peu de ces débuts dans la musique ?
Idrissa Thiam:  Avant son premier album Ndongo Lo avait participé au single de Papa Ndiaye Guewel et Salam Diallo (artistes sénégalais) .Il a reçu la somme de 500000F cfa des mains de Talla Diagne qui avait produit d’ailleurs l’album « ndortel ». Cette somme d’argent a été entièrement dépensée pour la santé de son père qui était gravement malade .C’est  par la suite qu’il m’a demandé de rester à ses côtés pour l’aider dans sa carrière. J’étais le seul en qui, il avait confiance .C’est grâce à Ndongo Lo que j’ai  connu mon épouse. C’est la raison pour laquelle j’ai donné son nom àmon fils ainé en 2002. Son second album « tarkhisse » ( glissade) a été produit par Petit Mbaye qui lui avait remis une somme de 11 Millons de francs CFA et  un véhicule . C’est par la suite qu’il est allé habiter chez Ndiambe à  Pikine rue 10 .Quelques temps après on avait  déménagé à Yoff,il y’avait Ndongo Lo ,son épouse Adji Goumbé, Malik Diouf et moi  .Par la suite nous avons déménagé dans un appartement à golf mais le propriétaire n’avait pas trop confiance d’avoir comme locataire , un artiste, parce qu’il était père de plusieurs filles .Il nous l’a dit en face .La même nuit Baba Wade et moi, nous avons cherché un appartement  ou Ndongo Lo pouvait habiter .C’est la que nous sommes arrivés chez mère Dieynaba Fall qui a très vite adopté Ndongo Lo car elle disait que c’était son chanteur préféré .C’est ainsi qu’ elle a mise à notre disposition la maison de son fils qui vit aux états unies .Elle n’a jamais accepté que Ndongo Lo paie le loyer ,elle se contentait de lui dire de régler les factures d’eau et d’électricité .Depuis son deuxième album jusqu’à ses derniers jours Ndongo Lo et moi avons vécu dans cette maison .
 « Demba Yali Niang ; c’est le vrai nom de Ndongo Lo ».
SENMATIN : Quel est le vrai nom de Ndongo Lo à l’état civil ?
Idrissa Thiam: Il s’appelait  Demba Yali Niang .Ils ne sont pas nombreux à le savoir même à Pikine .On l’appelle Ndongo Lo parce que son homonyme était plus connu sous l’appellation de « ndongo ».
SENMATIN : Quel était votre rôle dans le staff ?
Idrissa Thiam: C’est Ndongo Lo qui a fait de moi son homme de confiance. C’est moi qui s’occupais de l’eau qu’il buvait et des pastilles qu’il prenait sur scène. Je vous rappelle  aussi que c’est moi que son  chauffeur conduisait chez Tall le marabout, avant de me rendre sur les lieux où il était censé se produire. Apres avoir terminé  je me rendais chez lui à Golf pour lui transmettre les recommandations et mode d’emploi de ce que le marabout me remettait. A 20h, Ndongo Lo me remettait son téléphone portable avant de s’enfermer dans sa chambre. Je l’entendais chantonner .C’était des instants d’inspiration qui l’amenaient à créer de nouvelles chansons à chacune de ses sorties. Ndongo  Lo n’a jamais écrit une chanson. C’était un don en lui.
SENMATIN : Quel genre de musique  aimait- il écouter ?
Idrissa Thiam: Il aimait écouter Youssou Ndour, Doudou Ndiaye Mbengue, Alioune Mbaye Nder, Kiné Lam et Bob Marley.
SENMATIN : Étiez-vous au courant de sa relation avec Pape Diop à l’époque maire de Dakar ?
Idrissa Thiam: Dans cette relation, c’est Pape Diop qui  avait déclaré à la télé devant tous les sénégalais que Ndongo Lo était son chanteur préféré .Puis,un jour nous avons quitté Pikine, Ndongo  Lo et moi pour aller voir Pape Diop à la mairie de Dakar.  C’était un vendredi , il s’apprêtait à aller prier à la mosquée .Pape diop lui a remis une enveloppe dont je ne saurait vous dire le montant . Juste avant sa mort Ndongo Lo devait recevoir de l’ancien maire de Dakar pape diop une sono qui devait venir par bateau.Il a ensuite dit qu’il avait acheté du matériel de sonorisation et qu’il fallait  se rendre au ccbm « Pub gratuite » à Sandaga et de demander les nouvelles du conteneur qui  devait arriver par bateau .Mais dieu en a décidé autrement ,car Ndongo Lo est décédé peu après.
BOUDAL NDIATH                

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